[ACTUALITÉ] « JE ME SENT CHARLIE COULIBALY » 30.000 EURO D’AMENDE POUR DIEUDONNÉ

C’est son troisième procès en une semaine. Dieudonné a comparu, ce mercredi 4 février, devant le tribunal correctionnel de Paris pour apologie du terrorisme, après avoir écrit sur Facebook le 11 janvier qu’il se sentait « Charlie Coulibaly ».

Une peine de 30.000 euros d’amende a été requise en milieu d’après-midi à son encontre. Peine qui, si elle n’est pas acquittée, peut se transformer en emprisonnement. La procureure a ainsi requis 200 jours amende à 150 euros contre Dieudonné, demandant au tribunal de considérer à la fois le propos lui-même, le contexte dans lequel il a été tenu et la personnalité de son auteur, condamné à plusieurs reprises pour des propos antisémites.

Le tribunal correctionnel de Paris a mis son jugement en délibéré au 18 mars.

« Je condamne sans aucune retenue »

Comme il l’avait déjà fait devant les services de police lors de sa garde à vue, l’humoriste a répété, au cours de l’audience, qu’il condamnait les attentats de Paris.

« Bien évidemment je condamne sans aucune retenue et sans aucune ambiguïté les attentats », a-t-il déclaré à la barre. »

Le message litigieux avait été diffusé sur Facebook, alors que, le jour même, des millions de personnes à travers le pays venaient de rendre hommage aux 17 victimes des attentats ayant visé « Charlie Hebdo », des policiers et des juifs. Dans son message, il qualifiait aussi la marche républicaine d' »instant magique égal au Big Bang qui créa l’Univers ».

« Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly », ajoutait-il, associant le slogan de soutien au journal satirique, « Je suis Charlie », au nom d’Amedy Coulibaly, le preneur d’otages du super marché Kacher.

Persona non grata à la marche du 11 janvier ?

Devant le tribunal correctionnel, il a raconté qu’il avait voulu participer à la marche de Paris. D’après lui, ses avocats s’étaient même rapprochés du ministère de l’Intérieur, mais ils n’auraient reçu aucune réponse. Il a finalement, assure-t-il, participé à une marche dans une commune près de son domicile, qui se trouve en Eure-et-Loir.

Je me suis senti concerné par cette marche et exclu par les services de police de cette marche », a-t-il expliqué.

Et d’ajouter :

Je me sens traité comme un terroriste. »

Selon l’humoriste, le message qui lui vaut ce procès est « une parole de paix ».

Jusqu’à sept ans de prison

L’audience, qui a lieu devant la 16e chambre du tribunal correctionnel, a attiré de très nombreux journalistes et des dizaines de soutiens deDieudonné.

Pour un délit d’apologie du terrorisme, Dieudonné risque jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Une peine qui peut être portée à sept ans et 100.000 euros si les faits ont été commis en utilisant un service de communication au public en ligne.

Après les attentats, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, avait donné instruction au parquet de faire preuve de « réactivité » et « fermeté » envers les auteurs d' »apologie du terrorisme » ou de « propos et agissements racistes ou antisémites ».

Source : AFP

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