De la lave continue de s’écouler du volcan Pico de Fogo, en éruption depuis le 23 novembre au Cap-Vert, où le Portugal a dépêché une frégate pour soutenir les autorités face à la catastrophe, selon l’ONU et le gouvernement cap-verdien, qui n’ont pas signalé de décès.
Le Pico do Fogo, haut de près de 2.900 mètres, s’est réveillé « le 23 novembre au matin et affecte toute la population de Cha das Caldeiras« , localité située au pied du volcan, rappelle le bureau de l’ONU au Cap-Vert dans un rapport obtenu par l’AFP à Dakar.
Environ 850 personnes vivaient dans la zone de Cha das Caldeiras avant le réveil du volcan, qui se trouve sur l’île de Fogo, dans le sud de cet archipel lusophone, selon les chiffres du gouvernement.
« Après une période de calme relatif apparent, l’éruption s’est intensifiée les 3 et 4 décembre (mercredi et jeudi), augmentant en ampleur et en termes de vitesse de lave« , indique l’ONU dans son rapport arrêté au 4 décembre.
Selon le rapport, la coulée a « atteint la localité de Portela et (y) a détruit plusieurs bâtiments et infrastructures« .
« L’activité volcanique se poursuit. La coulée de lave continue à Cha das Caldeiras et le taux d’écoulement varie« , indique le rapport de l’ONU, précisant que jeudi, « le front de lave (progressait) lentement, à la vitesse d’environ un mètre par heure« .
De même source, la coulée a atteint auparavant une vitesse maximale de « 60 mètres par heure« , détruisant la route d’accès à des zones riveraines (Bangaeira, Cova Tina, Portela et Djeu de Lorna) et entravant les opérations d’évacuation menées par les équipes déployées sur le terrain. Elle a également détruit des zones agricoles, le siège d’un parc national, 57 maisons, une école et un hôtel.
L’ONU craint que si la lave continue de progresser à la vitesse d’un mètre par heure, elle ne détruise d’autres maisons et ne coupe la route d’accès à la zone ouverte par les équipes d’intervention d’urgence.
Dès l’entrée en éruption du Pico do Fogo, les autorités nationales ont déclaré l’état d’urgence sur l’île de Fogo et sur l’île voisine de Brava, mobilisant des forces de défense et de sécurité, de la Protection civile et des humanitaires pour les opérations, rappelle le site Internet du gouvernement, consulté vendredi par l’AFP (http://www.governo.cv/).
Praia annonce avoir reçu en renfort une aide du Portugal, ex-puissance coloniale, qui a dépêché sur place la frégate Alvares Cabral avec des équipements de protection, de soutien et de coordination logistique.
Le navire transporte un hélicoptère, plusieurs vedettes, des personnels de santé et des chercheurs, précise-t-il.
« Nous sommes habitués à agir en cas de catastrophe et nous sommes prêts à agir rapidement sur le terrain« , a dit le commandant de la frégate, Silvestre Correia, selon ses propos rapportés par le site du gouvernement.
Il s’exprimait jeudi à l’issue d’une réunion avec les autorités.
Le gouvernement s’est par ailleurs félicité de la solidarité manifestée par le président congolais Denis Sassou Nguesso lors d’une brève visite vendredi à Praia. M. Nguesso arrivait de Cuba.
La précédente éruption du Pico do Fogo remonte à 1995. Elle n’avait pas causé de pertes en vies humaines, l’île étant peu densément peuplée.
Le Cap-Vert est un archipel volcanique composé de dix îles – dont huit sont habitées – situé dans l’océan Atlantique, à environ 500 kilomètres à l’ouest du Sénégal.
Source: http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/cap-vert-de-la-lave-coule-toujours-du-volcan-pico-de-fogo-aide-du-portugal_1629701.html
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