La justice a ouvert une enquête après la mort suspecte de Jonathan, 26 ans, qui souffrait de handicap physique et mental. Le jeune homme a été retrouvé carbonisé, dans un mini-bus, là où il résidait, au foyer Louise-Marie, au Sap, dans l’Orne. Sa famille a décidé de porter plainte pour non-assistance à personne en danger.
Augustine Ngo Koumba, la mère de Jonathan, serre contre elle une photo de son fils, en sanglotant. Jonathan avait 26 ans. Depuis sa naissance, il était handicapé physique et mental. Vendredi dernier, Jonathan est mort carbonisé dans un mini-bus, sur le parking du foyer spécialisé où il résidait dans l’Orne.
Il était 13h30 quand le véhicule a pris feu. C’était l’heure du déjeuner pour tous les résidents et leurs éducateurs. Ce jour-là, après une promenade en groupe, et après être remonté dans sa chambre, Jonathan avait refusé de se rendre au réfectoire.
« Il ne pouvait pas monter tout seul » dans le bus, confie sa mère
Pourquoi est-il mort à quelques mètres, dans ce mini-bus qui appartenait au foyer ? L’incendie dans lequel Jonathan a péri est-il criminel ? Ou accidentel ? La maman de Jonathan n’arrive pas à croire à un accident, ni à un suicide. « Je ne comprends pas comment mon fils peut se retrouver carbonisé dans un mini-bus », dit-elle. « Mon fils est handicapé, il n’est pas autonome, il a des doigts raides, qui ne bougent pas. Il ne peut même pas ouvrir une porte. Comment il a fait pour monter dans le mini-bus ? Il ne pouvait pas monter tout seul », assure la mère éplorée, entourée de ses autres enfants, qu’elle élève seule, dans un petit appartement de la banlieue parisienne, à Colombes.
Non-assistance à personne en péril ?
Maître Innocent Fenzé est venu soutenir cette famille. L’avocat a l’intention d’aller porter plainte demain au tribunal de grande instance d’Argentan, où une première enquête a déjà été ouverte pour connaître les circonstances de cette mort suspecte. Mais cela ne suffit pas pour maître Fenzé. « Je vais viser l’infraction de non-assistance à personne en péril, et pourquoi pas l’homicide involontaire ».
La maman de Jonathan est persuadée que son fils était victime de maltraitance depuis longtemps. Augustine Ngo Koumba montre des clichés où l’on voit des cicatrices sur les bras de son fils, des brûlures de cigarettes. Elle tend aussi un certificat médical qui atteste de ces brûlures, mais le certificat émanant d’un hôpital parisien date de 2004, à une époque où Jonathan était dans un autre foyer pour jeunes handicapés. Jeudi matin, le corps de Jonathan sera autopsié à l’institut médico-légal de Caen. Les premiers résultats de l’autopsie devraient être connus dans la journée.
Source: Franceinfo.fr
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