La justice française vient d’ordonner la restitution par le Congo de la dépouille de l’explorateur français, Pierre Savorgnan de Brazza, à ses descendants. Les familles reprochent au gouvernement congolais de ne pas avoir respecté des engagements pris en 2006 en hommage à un explorateur qualifié d’ «
humaniste » et surtout «découvreur » du Congo.
Pierre Savorgnan de Brazza a donné son nom à la capitale du Congo. Né en 1852 en Italie, cet explorateur signe en 1880 un accord de paix avec le roi Makoko 1er, chef des Tékés, non loin de la future Brazzaville. Cet officier de marine, aritocrate, se révoltera contre les méthodes esclavagistes de ses confrères explorateurs. Si, à Paris, on le juge sévèrement, il construira sa légende sur les rives du fleuve Congo et meurt à Dakar le 14 septembre 1905.
Enterré à Alger auprés de sa famille, il sera exhumé en 2006 pour être transféré au Congo où ses cendres sont déposées dans un imposant mausolée de marbre de Carrare à Brazaville. La cérémonie se fait en grande pompe en présence de plusieurs chefs d’Etats africains et du ministre français des Affaires étrangères de l’époque, Philippe Douste-Blazy.
Les termes de l’accord non respectés
Ce retour dans la capitale congolaise est le fruit d’un accord entre le Congo-Brazzaville et les descendants italiens de l’explorateur. Les descendants affirment se sentir liés par des liens de sang aux Tékés, première ethnie du Congo dont est issue le roi Makoko. Ils auraient souhaité que leur ancêtre repose à Mbé, la capitale du royaume Téké. En échange de l’inhumation à Brazzaville, le gouvernement congolais s’était donc engagé à réaliser d’importants travaux à Mbé, au service de la population Téké. Estimant que le Congo n’avait pas respecté ses promesses, en 2011, les descendants saisissent la justice.
La cour d’appel de Paris leur donne aujourd’hui raison en ordonnant la restitution dans un délai de trois mois des restes mortuaires aux descendants. La légende de Brazza se poursuit.
Source : RFI
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