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[POLITIQUE] CENTRAFRIQUE: SAMBA PANZA NOMME MAHAMAT KAMOUN PREMIER MINISTRE

La présidente centrafricaine Catherine Samba Panza a nommé dimanche un musulman comme nouveau Premier ministre, une première dans l’histoire du pays.

La présidente centrafricaine Catherine Samba Panza a nommé dimanche un musulman comme nouveau Premier ministre, une première dans l’histoire du pays pour relancer la transition et mettre en oeuvre le très précaire accord de cessez-le-feu signé fin juillet.

Mahamat Kamoun, précédemment conseiller spécial à la présidence, a été nommé Premier ministre par décret présidentiel. De confession musulmane, spécialiste des finances, Mahamat Kamoun avait été directeur général du Trésor sous le président François Bozizé (au pouvoir de 2003 à mars 2013). C’est la première fois qu’un musulman occupe la fonction de Premier ministre depuis l’indépendance de cette ex-colonie française en 1960.

Minoritaires dans le pays, les musulmans sont aujourd’hui souvent assimilés par leurs concitoyens aux rebelles de la Séléka.

Cette coalition à dominante musulmane, venue des provinces du Nord, s’est rendue coupable d’innombrables exactions contre les populations chrétiennes lors de son passage au pouvoir de mars à décembre 2013, après avoir renversé le président Bozizé. Affaiblis par l’intervention des forces française Sangaris et africaine Misca, les combattants rebelles s’étaient ensuite retirés vers le nord et l’est du pays, dont ils gardent le contrôle aujourd’hui.

La Centrafrique a connu depuis lors de terribles violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts et jeté sur les routes des centaines de milliers de déplacés. Ciblés par les milices anti-balaka, majoritairement chrétiennes, la plupart des musulmans du sud du pays ont fui vers le Nord et l’étranger.

L’arrivée au pouvoir de Catherine Samba Panza en février dernier à la faveur du départ de la Séléka, et la mise en place de son gouvernement de transition, n’ont pas permis le retour à la paix ou de remettre sur les rails un Etat en totale décomposition.

Réunis le 23 juillet à Brazzaville pour tenter de relancer cette transition politique, les principaux acteurs de la crise ont accepté au forceps, sous la pression internationale, la signature d’un accord de cessation des hostilités.

Le gouvernement du Premier ministre André Nzapayéké, composé essentiellement de technocrates, a démissionné dans la foulée, à la demande de la présidente qui a promis un nouveau gouvernement de «large ouverture» intégrant «la nouvelle donne» après l’accord de Brazzaville.

RASSURER LES MUSULMANS

La présence des groupes armés au sein du futur cabinet est l’un des principaux enjeux des discussions en cours, mais elle fait polémique.

Séléka et anti-balaka ont mis en effet le pays à feu et à sang: ils sont accusés de graves exactions et sont considérés, avec la classe politique, comme les principaux responsables de la catastrophe actuelle. Plusieurs de leurs leaders sont sous le coup de sanctions onusiennes et américaines (gel des avoirs et interdiction de voyager).

L’ex-rébellion est à présent affaiblie et fragmentée, divisée notamment entre partisans du dialogue et une frange «dure» qui refuse toute concession et prône la partition du Nord.

Le nouveau Premier ministre Mahamat Kamoun, au profil de technicien, n’est pas membre de la Séléka mais est réputé avoir de l’influence sur certains de ses chefs. Sa nomination vise sans doute à rassurer la communauté musulmane, calmer les tensions avec l’ex-Séléka et à couper l’herbe sous le pied des tenants de la partition, analyse un bon connaisseur de la scène politique locale.

Du côté de la nébuleuse anti-balaka, réputée proche de l’ancien président Bozizé, l’arrivée au gouvernement de responsables musulmans ou de l’ancienne rébellion était considérée comme inéluctable après Brazzaville. Le véritable enjeu pour ces milices est plutôt leur représentation au sein de la prochaine équipe gouvernementale. En attendant la distribution des postes, Séléka et anti-balaka restent les principaux fauteurs de troubles sur le terrain.

A Bangui, après des semaines de relative normalisation, des incidents ont éclaté vendredi et samedi entre deux factions rivales des anti-balaka, replongeant la capitale dans les affrontements armés et nécessitant l’intervention des forces internationales. En province, l’armée française s’est violemment opposée pendant plusieurs jours à des ex-rebelles de la Séléka à Batangafo (nord).

Source: Liberation.fr / AFP

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