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[ACTUALITÉ] AFRIQUE DU SUD: LE ROI ZOULOU REJETTE TOUTE RESPONSABILITÉ DANS LES VIOLENCES XÉNOPHOBES

Accusé d’être à l’origine d’une vague de violences xénophobes en Afrique du Sud, le roi des Zoulous Goodwill Zwelithini a à son tour appelé au calme lundi, et rejeté toute responsabilité dans ces incidents meurtriers.

« Cette violence envers nos frères et soeurs est une honte. (…) Protégeons nos frères et soeurs africains », a-t-il lancé aux côtés des responsables politiques de la région au cours d’un meeting dans le grand stade de Durban (est), la métropole du pays zoulou.

Goodwill Zwelithini est largement accusé d’avoir été à l’origine des violences qui ont visé des étrangers venus d’autres pays d’Afrique, faisant au moins 7 morts et des milliers de déplacés ces quinze derniers jours, à Durban d’abord, puis Johannesburg.

Il a, selon les médias, appelé fin mars les étrangers à « faire leurs bagages et quitter » le pays.

« La guerre à laquelle j’appelle aujourd’hui est une guerre pour protéger les ressortissants étrangers, quelle que soit leur origine », a insisté en zoulou Goodwill Zwelithini, qui avait pour l’occasion troqué sa traditionnelle peau de léopard contre un costume occidental.

Si l’Afrique du Sud post-apartheid est une république, elle reconnaît plusieurs milliers de chefs traditionnels, dont le roi des Zoulous est le plus influent, sa juridiction s’étendant théoriquement sur quelque 12 millions de sujets (22% de la population du pays).

Le roi zoulou s’était jusqu’à présent contenté d’un communiqué, dans lequel il expliquait essentiellement qu’il avait été mal compris. Et il n’a pas dit le contraire, lundi à Durban.

« Tous les gens qui m’écoutaient à Pongolo (le 23 mars, ndlr) comprennent bien le zoulou (…). On a donné au public une version déformée et mal interprétée de mon discours », a-t-il déclaré.

« Mon discours à Pongolo était destiné à la police, appelant à une meilleure application de la loi » afin de lutter contre la criminalité et l’immigration illégale, a insisté Goodwill Zwelithini.

Le roi zoulou n’a, dit-il, jamais ordonné à ses sujets d’attaquer des étrangers. « Si j’avais dit ça, il ne resterait plus rien! »

« Cette violence est destinée à diviser les Africains et à nous dresser les uns contre les autres », a-t-il relevé.

– Appels au calme –

L’appel au calme du grand chef zoulou suit une multitude d’exhortations lancées par des hommes politiques, des personnalités et des médias.

Le président Jacob Zuma a renoncé à la dernière minute à se rendre en Indonésie, des messages apaisants se succèdent à la radio, une veillée et une manifestation sont annoncées à Johannesburg, la capitale économique…

« Aucun grief ne pourra jamais justifier l’assassinat de sang-froid d’êtres humains, la destruction de biens ou le déplacement de centaines de personnes, dont des femmes et des petits enfants », a déclaré M. Zuma lundi.

« Des millions de Sud-Africains condamnent ces meurtres atroces et abhorrent la xénophobie et toutes les formes d’intolérance. Ensemble, nous devons travailler davantage pour extirper la violence et la haine de notre société », a-t-il ajouté.

Le calme est revenu en ce début de semaine, ce qui n’a pas empêché quelques centaines de Malawites ou de Zimbabwéens de préférer rentrer au pays. Le groupe minier Kenmare, lui, a rapatrié 62 employés sud-africains travaillant dans une mine de titane mozambicaine, par peur de représailles de la population locale.

Le gouvernement a aussi voulu calmer les ardeurs de la population, en annonçant qu’il allait lutter contre le travail des immigrés clandestins. Car les employeurs sont souvent accusés d’employer volontiers cette main d’oeuvre docile et bon marché.

Sur fond de frustrations de la majorité pauvre du pays, les exactions contre les étrangers ne sont pas rares en Afrique du Sud, où une explosion de violences avait fait 62 morts en 2008.

La situation s’était nettement calmée depuis, mais des incidents sporadiques n’ont jamais cessé dans les townships, visant surtout des Bangladais, des Somaliens et des Ethiopiens, dont les magasins sont régulièrement pillés, mais aussi des Congolais de RDC ou des Mozambicains.

Des incidents ont notamment fait une demi-douzaine de morts à Soweto, aux portes de Johannesburg, en janvier.

AFP

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