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À Lyon, une opération délicate pour séparer deux petites siamoises camerounaises

Les deux sœurs siamoises venues du Cameroun vont subir une opération majeure dans quelques jours à Lyon. Ayant chacune un foie distinct, la séparation et la reconstruction que devront faire les médecins seront moins complexes mais toutefois délicates. Les fillettes, qui ont fêté leur premier anniversaire, ont dû voyager jusqu’en France pour y subir une intervention chirurgicale qui devrait leur permettre de vivre une nouvelle vie. Eyenga et Bissie, comme elles se nomment, sont nées reliées par l’abdomen et les foies. C’est donc une équipe composée des chirurgiens lyonnais et de l’organisation humanitaire « La Chaîne de l’espoir » qui a décidé de se pencher sur le cas de ces enfants. Prévue ce jeudi, l’opération a finalement été repoussée d’au moins une semaine, les deux sœurs ayant contracté la bronchiolite.

Le président de La Chaîne de l’espoir se dit rassurer quant à l’avenir des petites filles : « On est confiant pour les deux petites siamoises. Leur histoire est incroyable » dit le professeur Alain Deloche pour qui s’occuper des enfants atteints de malformation est une mission. « Nous avons déjà réussi ce type de prouesse à l’hôpital Necker, en 2015, avec des bébés siamois de Guinée-Conakry » ajoute-t-il. L’implication de l’Etat camerounais et l’expertise des hôpitaux civils de Lyon dans ce domaine sont déjà un atout. Cependant, il espère que toutes les dispositions prises ne pas soient vaines et mise sur la prudence.

Leur mère originaire de la ville d’Ayos, au centre du Cameroun, n’a pas pu faire d’échographie pendant qu’elle était enceinte. Et lorsqu’elles sont venues au monde, tous les habitants du quartier ont cru en la sorcellerie. Ce qui a poussé le père et une partie de la famille à les rejeter, elles et leur mère alors âgée de dix-huit ans.

Elle s’est donc rendue à Yaoundé, la capitale, et a trouvé refuge au sein de l’hôpital général. Le cas exceptionnel des petites filles a été signalé à « La Chaîne de l’espoir » par le professeur Pierre-Yves Mure, chef de service adjoint à l’hôpital Mère-Enfants des Hospices, qui se trouvait en mission à l’hôpital de Yaoundé.

« C’est un travail d’équipe. À partir de lundi, nous allons faire toute l’imagerie. Nous déterminerons alors quelle est la meilleure façon de s’y prendre pour procéder à l’opération elle-même » avait expliqué le professeur Pierre-Yves Mure. Mais les enfants ayant contracté la bronchiolite, l’intervention qui devait avoir lieu ce 7 novembre et durer une douzaine d’heures a finalement été reportée. Vingt personnes dont des chirurgiens, des radiologues et des anesthésistes seront dans le bloc opératoire pour tenter de séparer et reconstruire les deux fillettes afin de leur donner un nouveau corps chacune et un nouveau départ.

Harris Djiro

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