6 DÉCEMBRE 1961 : DÉCÈS DE FRANTZ FANON

Frantz Fanon est un militant politique engagé dans les luttes de la décolonisation, né en Martinique le 20 juillet 1925, au sein d’une famille bourgeoise. Enfant, il avait la peau plus foncée que ses sept frères et sœurs et il en a souffert. Car la société dans laquelle il grandit, depuis longtemps contaminée par une attitude d’assimilation de la culture européenne, considère que ce qui est clair, c’est ce qui est beau. Fanon tirera beaucoup d’amertume de cette époque et, sa vie durant, conservera une certaine rancune envers son île natale.

Il s’engage à 18 ans dans l’armée antillaise pour combattre aux côtés des forces françaises pendant la Seconde Guerre mondiale. Il participe à la bataille des Vosges, où les alliés doivent surmonter une forte résistance de la part des Allemands après le débarquement. Démobilisé, il revient en Martinique passer son bac. Grâce à une bourse, Fanon revient en France pour étudier la médecine et la philosophie. C’est à cette époque qu’il publie son premier livre « Peau noire, masques blancs », où il parle des différentes formes de racisme auquel il a été confronté dans l’armée, en Martinique ou au sein de l’élite intellectuelle française.

Responsable de l’hôpital psychiatrique à Blida de 1953 jusqu’à 1956, Fanon soigne de jour les blessés parmi les soldats français, de nuit plutôt les victimes de l’oppression coloniale. Il s’engage dans le politique car, comme il l’écrira dans sa lettre de démission, il y a un lien entre la psychose et l’aliénation colonialiste : « La folie est l’un des moyens de l’homme de perdre sa liberté. […] Si la psychiatrie est une technique médicale qui se propose de permettre à l’homme de ne plus être étranger à son environnement, je me dois d’affirmer que l’Arabe, aliéné permanent dans son pays, vit dans un état de dépersonnalisation absolue ».

En 1957, il sera expulsé d’Algérie par les autorités françaises et s’installera à Tunis, où il rejoint le Gouvernement provisoire de la République algérienne. Il devient membre de rédaction d’El Moudjahid, organe important du FLN (le Front de libération nationale) et en 1959, fait partie de la délégation algérienne au Congrès pan-africain d’Accra. En mars 1960, Fanon est nommé ambassadeur de l’Algérie au Ghana et assume un rôle diplomatique. Il publie L’An V de la révolution algérienne en 1959 et Les Damnés de la terre en 1961.

Atteint d’une leucémie, Frantz Fanon décèdera le 6 décembre 1961, à l’âge de 36 ans.

 

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