La communauté péruvienne d’origine africaine se mobilise pour obtenir une loi contre l’injure raciste. Ce projet a failli être une réalité il y a un peu plus d’un an avant d’être écarté au dernier moment par le président d’alors, Alan Garcia.
Le 27 juillet 2011, une heure avant de quitter le pouvoir, le président Alan García décide de renvoyer au Congrès le projet de loi qui visait à sanctionner drastiquement l’injure raciale. La raison officielle invoquée est que ce délit existe déjà dans le code pénal.
Monica Carrillo est présidente de l’ONG Lundu, qui a inspiré le projet de loi. Elle explique pourquoi le texte dort du sommeil des justes : «Il y a eu l’arrivée au pouvoir du président Humala. Puis la conformation des commissions spécialisées du Congrès, et cela prend toujours pas mal de temps… Le problème c’est que quand un projet de loi qui fait l’objet d’objections présidentielles n’est pas traité, au bout d’un certain temps il est archivé… C’est ce qui s’est passé et nous demandons aujourd’hui que le texte soit désarchivé.»
Pour Monica Carrillo, dont le nom de famille provient de celui des nobles espagnols qui possédaient ses ancêtres esclaves, il y a urgence. «Dans la rue, le racisme est quotidien. Il s’exprime par l’injure ou l’insulte raciale. C’est probablement le racisme le plus agressif du continent et je ne suis pas la seule à le dire. Quand on est afro-péruvien, il est fréquent d’être insulté quand on marche dans la rue. Pour beaucoup de péruviens c’est normal et il n’y a même pas de sanction morale…»
S’il est repris par le Congrès péruvien, le texte imposera une sanction de un à trois ans de prison pour injure raciale au lieu des amendes et du travail communautaire actuellement prévus par la loi.
Source : RFI
Image d’illustration : Percussionnistes afro-péruviens.
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