Un habitant de la ville de Tombouctou, accusé d’avoir bu de l’alcool, a reçu ce lundi quarante coups de fouet infligés par les membres d’Ançar Dine, groupe islamique composé de Touaregs qui revendiquent l’application de la charia, rapporte le siteRomandie.com. « La flagellation a eu lieu au marché de Tombouctou », a déclaré un habitant de la ville joint depuis Bamako. « Il est blessé et a été conduit à l’hôpital », a-t-il ajouté sous couvert de l’anonymat. L’information a été confirmée par d’autres témoins. Les islamistes contrôlent depuis le mois de juin les villes de Gao et Tombouctou.
Le 20 juin dernier, un homme et une femme de Tombouctou, accusés d’avoir eu un enfant sans être mariés, avaient reçu cent coups de fouet chacun, donnés par des membres d’Ansar Dine. Le groupe islamiste a en outre détruit tous les débits de boisson de la ville et démoli la majorité des mausolées des saints musulmans de Tombouctou, ancien haut-lieu intellectuel et culturel du Sahara, provoquant l’indignation au Mali-même et à l’étranger.
Le mois dernier, dans une autre des grandes villes du nord sous leur contrôle, les islamistes d’un autre groupe armé, le Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), ont brûlé des cartons de cigarettes. A Bourem, également dans le Nord, ils ont fouetté des fumeurs. En mai à Gao, les islamistes du Mujao avaient empêché des jeunes de jouer au football et de regarder la télévision, ce qui avait provoqué de violentes manifestations anti-islamistes.
Dans la foulée d’un putsch militaire le 22 mars à Bamako, les trois régions administratives du nord du Mali – Tombouctou, Gao et Kidal – sont tombées aux mains des groupes islamistes radicaux Ansar Dine, et Mujao, alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ils y appliquent la charia, qu’ils entendent imposer à tout le Mali.
Sources : afrik.com et leparisien.fr
Image d’illustration : la mosquée Djinguereber à Tombouctou (leparisien.fr)
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