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‎[INSPIRATION] LA COURSE AU SUCCÈS DU PRINCE SUD-AFRICAIN DE LA SNEAKER

Depuis quelques années, Sifiso Dlamini poursuit un rêve : développer son entreprise. Le jeune homme de 24 ans, originaire du township de Soweto, est passionné de baskets depuis son adolescence. Lorsqu’il était âgé de 12 ans, il en possédait déjà douze paires, rapporte le site South Africa People. Dans son quartier, ces chaussures revêtaient une dimension statutaire. »C’était un moyen demontrer que l’on était dans le vent. Tous les gamins voulaient avoir des sneakers », explique le créateur au Los Angeles Times. Alors que ses camarades se rejoignaient pour jouer, lui restait sagement à dessiner ses propres modèles.

S’inspirant du succès de la marque de streetwear sud-africaine Luxion Kulca, lancée dans les années 1990, Sifiso Dlamini décide de tenter pleinement l’aventure. En 2008, il utilise une vieille paire de chaussures, qu’il démonte. N’en gardant que la structure, il reconstruit petit à petit une nouvelle basket : sa première création voit le jour. « J’ai ensuite créé d’autres paires que j’ai vendues à mes amis et à ma famille. Ils ont adoré et m’ont fait beaucoup de retours et de critiques constructives. »
Un an plus tard, il lance sa marque. Reste à en trouver le nom. « Mon partenaire Nkululeko Ndlovu et moi nous amusions à chercher des noms », raconte le jeune entrepreneur. Les deux hommes s’arrêteront finalement sur l’expression populaire du township « Eish Hade », qui signifie « Oups, excusez-moi ! ».

« PAS LES FONDS SUFFISANTS »

Dans un pays qui manque cruellement d’emplois, il peine cependant à développer son entreprise. L’Agence France Presse, qui l’a rencontré, relate les conditions de travail du jeune homme : « Un local carrelé qu’il loue 100 euros par mois près d’une zone d’activités, et où s’entassent des bobines de fils, pots de colle, galons, chutes de cuir, semelles. » Et si les commandes affluent – certaines venant même de l’étranger –, Sifiso Dlamini a du mal à suivre la cadence. Avec ses deux apprentis, âgés de 20 et 21 ans et payés 2 000 rands (194 euros), et équipé de deux machines à coudre, il ne peut produire au maximum que cinq paires par semaine.

En 2011, il a essayé d’obtenir un crédit de 100 000 rands (moins de 10 000 euros) pour étoffer son appareil productif, mais la banque le lui a refusé. « Les gens ne veulent pas croire dans ce business car c’est trop petit. Ils regardent juste si on gagne de l’argent », explique Sifiso Dlamini. Sa clientèle est originaire de la township de Soweto, comme lui, et une paire fait main coûte de 350 à 600 rands (34 à 58 euros). « Nous aimerions ouvrir notre propre boutique à Johannesbourg, mais nous n’avons pas actuellement des fonds suffisants », détaille le jeune créateur au Los Angeles Times.

L’AFRIQUE DU SUD SOUFFRE D’UNE « ABSENCE DE CAPITAL-RISQUE »

Il travaille dur, à l’image du credo professé à longueur d’interviews par les self-made men noirs, qui expliquent que le secret est de ne pas paresser. Seulement voilà, souligne Lumkile Mondi, chef économiste de l’agence Industrial Development Corporation (IDC), qui aide les petites entreprises, des gens comme Sifiso, « il y en a des centaines de milliers », contraints de se financer grâce à leurs proches. Une chose impossible pour ceux qui n’ont pas une famille aisée. Selon lui, l’Afrique du Sud souffre « d’une absence de capital-risque, sauf pour l’informatique et les services financiers ».

Au cours des cinq dernières années, 440 000 petites entreprises se sont effondrées dans le pays, rapporte le cabinet de conseil en emploi Adcorp. Parmi les raisons de ces échecs, le manque d’éducation et de capacités de planification de leurs dirigeants, mais aussi la difficulté d’accès aux prêts bancaires, estiment des analystes. Une dimension particulièrement significative en Afrique du Sud, où le taux de chômage dépasse les 25 % et où les firmes comptant moins de cinq salariés représentent 43 % des emplois.

Depuis un an, Sifiso garde tous ses reçus pour présenter des livres de comptes dignes de ce nom. Pour l’instant, il écoule sa marchandise par le bouche à oreille ou Facebook, mais ne perd pas espoir : « Je vois cette compagnie grandir, et d’ici dix ans avoir sa propre usine, créer de l’emploi et partager un savoir-faire. »

Source : Lemonde.fr

 

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