Né le 19 octobre 1944, Peter Tosh reste comme l’un des artistes reggae les plus engagés de son temps. Il passe son enfance dans l’un des ghettos les plus chauds de Kingston : TrenchTown. Son père supposé, un pasteur, refuse de le reconnaître. Peter en garde un mauvais souvenir et explique en partie sa réputation d’écorché vif par cette absence paternelle. Son caractère entier lui vaut dès ses débuts le surnom de « Stepping Razor ». C’est son professeur de guitare, le célèbre Joe Higgs, qui va lui présenter, au début des années 60, Bunny Livingston et Bob Marley. Ils forment en 1962 les Wailing Wailers accompagné de Junior Braithwaite, Beverly Kelso et Cherry Smith.
C’est ainsi que débute la première partie de la vie artistique de Peter Tosh : les Wailers. Leur premier tube, « Simmer Down », est encore très ska, mais va leur permettre de se lancer. En 1965, Junior Braithwaite, Beverly Kelso et Cherry Smith quittent le groupe. Un an plus tard, Bob part avec sa mère aux USA. C’est à son retour en 1967, qu’il rejoint le mouvement rasta avec ses deux compères. Lee Perry va les faire enregistrer un certain nombre de titres aujourd’hui devenus des classiques : « Soul Rebel, » « Duppy Conqueror » ou encore « Small Axe. » Au fil du temps, ils vont être rejoints par Aston « Familiyman » Barret et son frère Carlton. Ils signent dans la foulée un contrat avec Island qui débouche sur les albums : Catch a Fire en 1972 ou Burnin Soul en 1973. Malheureusement, il perd sa petite amie dans un accident de voiture dont il sort meurtri. C’est le début d’une période un peu plus sombre de la vie de Peter Tosh. Blessé gravement, il se remet petit à petit.
Ayant composé son premier album solo fin 1973 – début 1974, il va le proposer au boss d’Island : Chris Blackwell. Ce dernier ne souhaitant pas le produire, Peter quitte Island et les Wailers pour se consacrer à sa carrière solo. Il est vrai que depuis quelque temps il y avait de l’eau dans le gaz avec ses deux potes musiciens, notamment concernant les thèmes abordés et certains lyrics. On ne peut occulter le fait que Peter critiqua, à cette époque, violemment Bob lui reprochant d’avoir du succès en raison de ses origines (le père de Bob Marley est en effet blanc).
La seconde partie de sa carrière va se faire en solo. Il crée son propre label : Intel Diplo HIM (abréviation de Intelligent Diplomat for His Imperial Majesty). Et c’est en 1976 qu’il sort « Legalise It » un album culte, rentré dans la légende du reggaemusic. C’est sur les albums suivants qu’il va présenter les thèmes qui lui sont chers. L’égalité, la justice entre Blancs et Noirs sont ses chevaux de bataille comme le montre son album « Equal Right ». Ses paroles parfois violentes, et souvent critiques à l’égard de la police, lui valent une certaine répression de la part de cette dernière. C’est en vrai militant qu’il compose ses albums suivants : Bush Doctor sorti en 1978, sur le label de Mick Jagger, Rolling Stone Records. Cet album est une réussite commerciale.
Puis, Mystic Man est produit en 1979, Wanted: Dread or Alive, en 1980, toujours le même label. Mais ces deux albums ne connaîtront pas le même succès. Puis, il sort Mama Africa en 1983. Le peuple jamaïquain a véritablement trouvé son leader à l’époque ou Bob Marley fait des tournées internationales qui le coupe de son public originel. C’est d’ailleurs en 1983 qu’il part en Afrique découvrir ce continent dont parle tant Repatriation. En 1987 après avoir sorti le brûlot « No nuclear War », il est assassiné chez lui, le 11 septembre. Il ne saura donc jamais qu’il remporta le 1er Grammy Awards catégorie meilleur album reggae.
On ne retrouvera étrangement qu’un seul de ses assassins, qui expliquera à l’époque la raison du meurtre : une simple demande d’argent que Peter n’avait pas voulu prêter. Peter Tosh rejoint ainsi la légende des artistes martyrs. Parti trop tôt…
Source : reggae.fr
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