Ce Mardi 29, le verrou que constitue le Fcfa a un peu plus cédé. Les activistes Kémi Seba et Bentaleb Sow
comparaissaient devant la juridiction pénale pour le fait d’avoir brûlé un billet de 5000 Fcfa, pour le premier et celui d’avoir apporté assistance dans l’exécution de l’acte pour le second.
La journée était historique et ça, la jeunesse africaine et particulièrement dakaroise l’a bien compris. Dès 9h00, la salle d’audience était prise d’assaut par les sympathisants, la jeunesse panafricaniste, les curieux et la presse, plus aucune place assise n’était disponible. Malgré la chaleur atroce, les affaires qui se sont succédés, la mobilisation est restée toute entière.
Leur dossier étant le 47 ème à l’ordre du jour, il a fallu attendre l’après-midi (15h) pour voir enfin les frères Kémi et Bentaleb être convoqué à la barre. Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agissait pas du procès de Kémi, c’était bien là le procès du Fcfa, de la dignité.
Le président du tribunal en charge de l’affaire, sans doute un simple pion, s’est montré très hostile à l’encontre de Kémi SEBA à qui il n’a pas laissé aligner plus de 5 mois. « Ce n’est pas un procès spectacle», s’est il écrié à la sortie du boxe des accusés de Kémi. Le ton était lancé.
Malheureusement pour le président du tribunal, Kémi SEBA en a vu plus d’un. En effet après avoir répondu brièvement aux questions du président et du procureur, le frère SEBA s’est servi des questions des avocats de la défense pour expliquer son geste. Il a affirmé que son action ne visait aucunement à nuir de façon direct à la Beceao, mais c’était plutôt un acte symbolique, un acte de contestation envers une monnaie traduisant le paternalisme français.
Répondant à une autre question, le frère SEBA a, dans une envolée lyrique comme il sait seul le faire, expliqué que son action était à mettre dans le contexte qui est le sien, à savoir celui d’un combat visant à redonner de la dignité, de l’honneur aux africains. Des propos qui ont été suivis par des acclamations. Le président du tribunal s’est alors empressé de suspendre l’audience et faire évacuer la salle.
L’audience s’est terminée à huis clos. L’attente à l’extérieur de la salle était devenue interminable et insoutenable. Mais une heure plus tard environ, l’un des avocats de la défense sort et porte la bonne nouvelle, les frères Kémi et Bentaleb sont relaxés. La nouvelle déclenche des scènes de liesse, des cris de joies. À coût de » abat le FCFA », « Kémi Kémi », le soulagement était palpable. Craignant des débordements, les forces de l’ordre ont d’ailleurs dû faire évacuer le palais.
Cet après-midi, en relaxant Kémi, les autorités sénégalaises ont, sans le vouloir, donné encore plus de légitimité à la lutte contre le Fcfa. Mais il faut dire que condamnation aurait été abusive en ce que, aucun texte ne condamne explicitement le fait de brûler un billet de Fcfa.
NegroNews
Commentaires
commentaires