USA: LA GREFFE DES DEUX MAINS DE ZION EST UNE REUSSITE

En 2015, Zion Harvey, un bout de chou alors à peine âgé de 8 ans devait subir une opération lourde pour se faire greffer deux mains. Une opération qui était une véritable première pour un enfant. Deux ans plus tard, Zion est désormais «capable d’écrire, de manger, de se laver et de s’habiller lui-même, avec plus d’indépendance et d’efficacité qu’il ne le pouvait avant l’opération», se réjouit aujourd’hui dans The Lancet Child and Adolescent Health l’équipe qui l’a pris en charge.

Zion Harvey, c’est à tout juste 10, un enfant qui a une histoire médicale peu évidente. Dès l’age de deux ans, il était déjà atteint d’une septicémie, qui avait endommagé ses jambes, ses mains, des organes qui ont du être amputés, mais dans le même mouvement, ses reins aussi étaient devenus inopérant. Pour ces derniers, c’est un greffon de sa mère qui a permis de les remplacer deux ans plus tard.

Pour ses mains et ses jambes, la situation était plus complexe. D’abord l’opération chirurgicale était rare, délicate et jamais un enfant de cet âge n’avait pu en bénéficier. Et pour cause, après la greffe, en raison de leurs âges peu avancés la période de risque de subir les effets indésirables des traitements immunosuppresseurs est plus grande. En Afrique on dit, « à quelque chose malheur est bon », illustration en est faite plus que, ayant déjà subit une greffe de rein, Zion était déjà sous traitement immunosuppresseur, il était donc déjà soumis aux risques. C’est donc tout naturellement qu’il a pu être inscrit au programme.

Pour réaliser cet exploit médicale, le Pr Laurent Lantieri, un chirurgien spécialiste de la greffe, connu pour avoir réalisé la première greffe totale de la face en 2010, était au bistouri, mais également et surtout le Pr Scott Levin, patron de l’équipe. ‎L’opération a nécessité près de 11 heures (10h et 40min) de travail, la mobilisation de 4 équipes. Un mois après ces longues heures de travail, on se souvient tous de la bouille du petit ange souriant qui avait fait le tour du monde.

Aujourd’hui la donne a bien changé. Bien qu’ayant subit huit épisodes de rejets, dont deux sévères, tout juste quatre et sept mois après son opération, auxquels les médecins ont su pallier, désormais Zion Harvey réagit bien au traitement et fait littéralement corps avec sa greffe. Il a d’ailleurs été invité par l’équipe de Base-ball de Philadelphie il y a un mois. Il a d’abord illuminé le stade avec le sourire qu’on lui connaît désormais, avant de lancer la balle de ses mains. La scène était tellement inenvisageable il y a quelques années, que le Pr Laurent Lantieri en parle avec énormément d’émotion dans les yeux.

‎«Zion est aussi un enfant d’une maturité extraordinaire, qui a très bien compris les risques de l’opération […] Quand j’ai rencontré Zion, il m’a dit: “Si vous croyez à vos rêves, ils deviennent vrais”. C’est un gamin extraordinaire qui a vécu une belle histoire: il est afro-américain, défavorisé, élevé par sa mère seule et qui n’a pas eu d’enfance car, sans les mains, on ne peut pas faire grand-chose. Et aujourd’hui, il s’essaie même à la guitare! Sous prétexte de vouloir protéger les enfants, on en arrive parfois à ne pas leur donner le meilleur traitement. Aujourd’hui, il n’y a plus de raisons de refuser les greffes de mains aux enfants!», s’est exprimé le Pr Laurent Lantieri. Pour le professeur, les traitements immunosuppresseurs ne doivent pas constituer un frein, fasse au bonheur qu’on peu redonner à ces enfants.

Mais il faut tout de même dire que la situation n’est pas aisée. Zion Harvey doit hebdomadairement subir un contrôle des fonctions rénales, rester sous surveillance médicale continue avec notamment des biopsies cutanées. À ce jour, il suit 4 traitements immunosuppresseurs et une médication lourde que ses médecins espèrent pouvoir réduire. Mais personne n’est dupe, en commençant par les docteur. À ce sujet d’ailleurs, le Pr Laurent Lantieri joue carte sur table, « il aura un traitement lourd toute sa vie ».

Quoiqu’il en soit, c’est une véritable joie de voir le petit Zion avoir une certaine autonomie dans ses gestes. Encore plus pour sa mère qui espérait tout juste avoir le bonheur de le voir s’habiller, se laver les dents, s’occuper de lui.

NegroNews

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