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SOUDAN : DES DEMANDEURS D’ASILE TORTURÉS APRÈS LEUR EXPULSION DE L’EUROPE 

Dans une enquête, le New York Times révèle avoir retrouvé plusieurs réfugiés torturés par le pouvoir en place au Soudan. L’un d’entre eux, un opposant politique, a raconté avoir reçu des décharges électriques, des coups de poing et des coups de tuyaux en métal au cours des dix jours suivant son expulsion. Citées par le quotidien américain, les autorités soudanaises ont démenti ces informations.
Ces demandeurs d’asile soudanais expulsés par la France, l’Italie et la Belgique ont été retrouvés ont été interviewés par le journal américains qui a publié le 22 avril les témoignages de quatre d’entre eux. Ils auraient été arrêtés dès leur retour dans leur pays puis torturés par les autorités soudanaises.

En octobre 2017, le site StreetPress révélait que la France avait expulsé plusieurs demandeurs d’asile soudanais détenus en centres de rétention sur le territoire français, à la suite de l’évaluation de leur demande en étroite collaboration avec les autorités… soudanaises. En effet, ces personnes auraient reçu des visites de «délégations soudanaises» venues «aider» la France à les identifier. Or, ces délégations ne seraient autres que les représentants des autorités soudanaises que ces gens disaient fuir.
Selon le New York Times, ces entretiens entre les officiels soudanais et les réfugiés au sein des centres de rétention se seraient faits «en l’absence de fonctionnaire capable de traduire [en langue européenne] les propos échangés». Un des hommes expulsés a rapporté au journal américain qu’avant sa déportation de France, des policiers soudanais l’avaient menacé alors que des officiers français se tenaient à proximité : «J’ai dit à la police française : « Ils vont nous tuer », mais ils n’ont pas compris.»
De nouvelles révélations du New York Times confirment qu’au moins trois pays européens – la Belgique, la France et l’Italie – ont autorisé des «officiels soudanais» à pénétrer dans leurs centres de rétention et à interroger des demandeurs d’asile soudanais. Officiellement, ces Etats européens souhaitaient obtenir des éléments d’information supplémentaires pour pouvoir évaluer la demande d’asile de ces personnes. Contacté par StreetPress en septembre 2017, le ministère de l’Intérieur avait confirmé l’existence de cette «mission d’identification». La place Beauvau aurait donc reconnu une collaboration entre les deux pays tout en rappelant qu’il n’y avait «aucun accord» écrit.
Selon les informations de StreetPress, les contacts entre la France et le Soudan au sujet des réfugiés ont débuté en 2014. Un rapport de l’ambassade soudanaise à Paris, daté du 19 septembre 2014 et que StreetPress s’est procuré, fait état de «réunions hebdomadaires, régulières avec la police française dans le but d’identifier certaines personnes dont les demandes d’asile ont été rejetées ou ont été arrêtées pendant qu’ils essayaient de passer dans d’autres pays».
Les révélations de StreetPress et du New York Times pourraient placer la France dans le collimateur de la Cour européenne des droits de l’homme. Cette dernière a déjà condamné Paris en février dernier pour avoir expulsé un Algérien sans lui permettre de déposer un recours, alors qu’il risquait la torture dans son pays.

DUNAMIS ADJIGO

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