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[SOCIÉTÉ] SEMAINE DE LA MODE À RIO : OESTUDIO MET EN AVANT DES MANNEQUINS NOIRS

La Semaine de la mode de Rio a été marquée par un défilé de la marque O Estudio avec une forte présence de mannequins noirs, une ode au mélange des races du Brésil, pays où les descendants d’Africains sont la majorité, mais restent rares sur les podiums.

Les modèles ont défilé dans des vêtements sombres au son des tam-tam du percussionniste Jam da Silva qui jouait en direct de la passerelle de la mode.

«Nous voulons montrer une mode brésilienne et pas une mode importée. Nous ne sommes pas 100% noirs ni 100% blancs, nous sommes cette diversité. Et pour représenter cette diversité, nous avons décidé d’avoir un casting très équilibré», déclare Anne Gaul à l’AFP, styliste pour la marque O Estudio qui a défilé jeudi.

À l’ouverture, mercredi, de la 22e édition de la «Rio Fashion week» pour l’hiver (austral) 2013, un groupe de manifestants avait protesté contre la faible présence de Noirs sur les podiums.

Au cri de «Nous sommes un pays de Noirs !», les militants de l’ONG Educafro ont réclamé plus d’espace sur le marché du travail dans ce pays de 194 millions d’habitants dont 52% sont noirs ou métis, mais restent nettement défavorisés par rapport aux Blancs.

«La question du racisme est taboue au Brésil. On profite de cet instant de visibilité pour parler de ce thème très important et montrer qu’être brésilien c’est ce mélange de races. Les Noirs doivent obtenir plus d’espace dans la mode», souligne la styliste Anne Gaul.

L’organisateur des semaines de la mode à Rio et Sao Paulo, Paulo Borges, minimise le problème : «Le choix appartient toujours au créateur, à celui qui est responsable de la collection. On voit qu’il y a des stylistes qui font défiler beaucoup de mannequins noirs, d’autres le font moins. Ainsi les choses s’équilibrent», affirme-t-il.

Pourtant, beaucoup se plaignent de n’être appelés que lorsque le thème du défilé est «ethnique».

Mara Jay, 21 ans, tente de justifier la faible présence de Noires sur les podiums : «Les Noires brésiliennes ont peut-être trop de formes», dit-telle.

«Quand un Noir défile, c’est pour marquer la différence. Je crois que nous sommes peu à défiler car généralement les Blancs ont des profils similaires et les Noirs non. Chaque Noir a une beauté différente, certains sont plus exotiques, d’autres moins», ajoute-t-elle avant de confier qu’elle va tenter une carrière internationale car «à l’étranger il y a plus de modèles noirs, c’est moins fermé qu’ici».

Coiffure afro, Rafaella Lemes, 20 ans, vient de débuter : «Je pense qu’on va finir par avoir des quotas dans le monde de la mode. Je suis contente pour ceux qui y sont déjà entrés mais ce serait drôlement bien d’avoir un défilé qu’avec des Noirs, cela aurait beaucoup d’impact».

Pour la première fois en juin 2009, la Sao Paulo Fashion Week s’était vu, sous la pression des mouvements noirs, imposer un quota d’au moins 10% de mannequins descendants d’Africains, mais en 2010, «un procureur conservateur n’a pas maintenu les quotas», a déclaré à l’AFP Frère David Santos, un religieux franciscain qui dirige Educafro qui lutte pour faciliter l’accès des Noirs et des Indiens au marché du travail.

Depuis, selon lui, Educafro «discute avec le défenseur public du gouvernement fédéral d’un moyen de garantir ces quotas dans la mode dans tout le Brésil».

Après 13 ans de débats, la présidente du Brésil Dilma Rousseff a promulgué fin août une loi controversée de quotas pour les Noirs et les Indiens dans les universités publiques.

Source : LaPresse.ca

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