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[SOCIÉTÉ] QUATRE FAMILLES ÉTRANGÈRES TRÔNENT SUR LE SECTEUR BANCAIRE DE LA RDC

En très forte expansion, le secteur bancaire congolais est entièrement contrôlé par des capitaux étrangers. Quatre familles d’expatriés contrôlent près de 70% des parts du marché. Cependant, depuis le retrait de Kinduelo de la BIC, le secteur est orphelin d’une institution à capitaux véritablement congolais.

Le secteur bancaire est certes en évolution depuis quelques années. Mais, n’empêche que les Congolais sont de plus en mis à l’écart de cette forte expansion de l’activité bancaire en République démocratique du Congo. Dans les années 1970, Dokolo a été l’un des rares Congolais (Zaïrois à l’époque) à s’aventurer sur le secteur en créant la Banque de Kinshasa (BK). Plus tard, il a eu des démêlés avec le régime de Mobutu. Ce qui s’est soldé par la nationalisation de la BK, avec la création de la Nouvelle Banque de Kinshasa (NBK). Là aussi, la transition n’a été que de courte durée. Car, la NBK a été finalement déclaré en faillite, mise sous liquidation forcée par la Banque centrale du Congo.

Avec l’avènement de la 3ème République, le secteur bancaire a connu une traversée dans le désert. Dans ces moments tumultueux de l’histoire du secteur bancaire de la RDC, des Congolais se sont quand bien même lancé à l’assaut de ce secteur. Kinduelo a été le plus en vue, trônant à la tête de la Banque internationale de crédit. Là aussi, la présence d’un Congolais à la tête d’un empire bancaire n’a eu que l’effet d’un météorite. Pour des raisons non révélés, Kinduelo a cédé ses parts à la BIC, perdant ainsi le contrôle de la seule banque qui était encore véritablement congolaise, car détenue à majorité par un citoyen de la RDC. Depuis Kinduelo, le seul à avoir succédé à Dokolo, aucun Congolais ne s’hasarde encore dans le secteur. Si bien qu’actuellement, le secteur bancaire congolais est totalement contrôlé par des étrangers.

LES QUATRE DRAGONS

Dans le lot des groupes bancaires étrangers opérant en RDC, quatre familles dictent leur loi dans la marche de ce secteur. A elles seules, elle contrôle environ 70% du marché bancaire de la RDC.

Si la Banque commerciale du Congo (BCDC) reste encore la seule vieille banque de la RDC – dont la création remonte en 1909 – elle n’est plus néanmoins sous l’entier contrôle du Groupe Fortis. Désormais, le capital social de la BCDC est à majorité souscrit par l’Entreprise générale Malta Forrest (EGMF) du tout puissant homme d’affaires belge, Georges Forrest. Après longtemps régné dans le secteur minier et cimentier de la RDC, la famille Forrest a élargi son champ d’action en contrôlant désormais la plus grande banque de la RDC, c’est-à-dire la BCDC.

A côté des Forrest, une autre famille possède presqu’un empire bancaire en RDC. Il s’agit de la famille Blattner, également présente dans le secteur de la construction avec Safricas, de la pneumatique avec Cobra et de l’aviation civile avec FlyCAA. Dans le secteur bancaire congolais, la famille trône sur la Banque internationale pour l’Afrique au Congo, dont elle détient la majorité des parts. Après la BCDC, la BIAC paraît comme la deuxième banque de la RDC, au regard de son total bilantaire.

Si la BCDC et la BIAC dominent le secteur bancaire en termes de longévité et du niveau de déploiement sur l’ensemble de la RDC, leur position est sans doute menacée par la forte percée de la Raw Bank, un autre empire contrôle par la grande famille Rawji ; la même qui trône depuis 1922 sur le géant congolais de la distribution, la Beltexco, et la plus grande industrie congolaise de l’agro-alimentaire, la Marsavco. Devant la BCDC et la BIAC, la Raw Bank se pose désormais comme un concurrent de taille.

Mais, c’est sans compter avec l’arrivée d’une autre institution bancaire qui nourrit également de grandes ambitions en RDC. C’est la Trust Merchant Bank (TMB), une institution entièrement contrôlée par la famille Lévi. Créée au départ de Lubumbashi, capitale de la province du Katanga, la TMB a pris le temps de s’enraciner dans le secteur minier, avant d’envisager son expansion dans d’autres secteurs. D’où, sa récente implantation à Kinshasa. La Banque a les moyens de déranger les trois autres géants du secteur, à savoir la BCDC, la BIAC et la Raw Bank.

Blattner à la BIAC, Forrest à la BCDC, Rawji à la Raw Bank et Lévi à la TMB ; ces quatre familles réunies contrôlent environ 70% du secteur bancaire congolais. Ces autres familles réunies dictent, dans une certaine mesure, la marche du secteur bancaire congolais. Elles sont tellement fortes qu’elles ont fini par exclure du cercle bancaire de la RDC le seul Congolais encore actif, à l’occurrence Kinduelo. Désormais, dans le secteur bancaire, ce sont des étrangers qui font la loi, particulièrement les quatre familles précitées.

Le reste des parts du marché sont partagés entre divers groupes internationaux et panafricains opérant en RDC. C’est le cas de l’Américain Citi, du Sud-africain Standard, des groupes panafricains Ecobank et Afriland ainsi que bien d’autres tels que la Bank of Africa, Advans Bank, Access, etc.

La RDC trouvera-t-elle un jour un autre Dokolo ou un autre Kinduelo ? Pas évident. A noter que le paysage financier congolais a beaucoup évolué en l’espace de 15 dernières années. Après la liquidation de 12 banques et 58 institutions de micro-finance jugées insolvables ou irrémédiablement compromises suite à des atouts organisationnels ou financiers, les acteurs financiers agréés, et sous la supervision de la Banque centrale du Congo, se présentent comme suit à fin 2012 : 20 banques contre 10 en 2001 ; 278 points d’exploitation contre 60 en 2001, auxquels il faut ajouter les 39 points du réseau de la BCC.

Source : lecongolais.cd

 

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