POURQUOI LES NOIRS NE SONT PAS ENTENDUS?

Si vous regardez les médias occidentaux, vous pouvez observer quelque chose de flagrant : on a peur des arabes, on parle du commerce mené par les asiatiques et on parle des noirs comme des miséreux. Nous sommes alors en droit de nous demander pourquoi, en 2017, les noirs sont encore vus comme le bas de l’échelle alimentaire.

Tout d’abord, il semble essentiel de montrer que le fait d’être vu comme une communauté moins importante, ayant moins de poids que les autres, tient au fait que les noirs sont désunifiés. En effet, avant de pointer le racisme dont nous sommes victimes par les autres communautés, peut-être faudrait-il pointer du doigt le racisme dont nous faisons preuve entre nous ? Les premiers à véhiculer des clichés sur les noirs ne sont autres que les noirs, certes certaines rancœurs sont dues à l’histoire commune de certaines ethnies, mais en tant que descendants de ces ethnies, mais surtout premiers acteurs de la communauté noire, ne serait-il pas plus intéressant pour nous d’essayer d’être ensemble afin de devenir une communauté qui pourrait exercer une véritable pression sur l’opinion publique ainsi que sur la classe politique ? En effet, cette union, que nous arrivons à former lors de crises telles que les violences policières ou les cas de discrimination fortement médiatisés, devrait être présente de façon permanente afin de pouvoir faire avancer les choses, mais aussi de montrer que les noirs ne sont plus une minorité pensante, les noirs doivent être une masse pensante. Nous ne voulons pas dire par là que les noirs ne pensent pas, les noirs ne pensent pas ensemble et c’est de là que vient notre problème. Nous ne devons pas penser comme des Afro-européens, des Afro-américains, des Africains,… Nous devons penser en tant que membres de la communauté noire, membre d’une belle communauté qui se doit d’influencer et de s’exprimer afin de rechercher la justice et le respect qui lui sont dus.

Ensuite, il est important de montrer que la communauté noire a pu se tirer une autre balle dans le pied. Cette fois-ci, ce n’est pas le plus gros de la communauté qui en est responsable mais seulement une minorité. Quel est le « tord » de cette minorité ? Un rejet de la mondialisation. Soyons plus précis : le monde contemporain se construit par des échanges – imports, exports, migrations, partage des cultures, métissages – de ce fait, la culture noire se diffuse et certaines personnes non-noires y sont sensibles. Nous ne parlons pas ici d’appropriation culturelle, seulement d’une admiration et d’un amour pour notre culture, sentiments ressentis par des non-noirs qui se sentent alors sensibles à notre cause, voulant aider le plus possible. Ces personnes se retrouvent alors confrontés à quelques-uns d’entre nous qui mettent une barrière entre eux en expliquant cette barrière par le souvenir de l’esclavage, l’appropriation culturelle ou bien l’impression que la personne regrette de ne pas être noire. La communauté noire est certes une importante communauté en terme démographique, cependant elle n’est pas majoritaire. Elle n’est pas majoritaire et en plus elle ne pèse pas lourd au niveau politique du fait de sa fermeture sur elle-même de son communautarisme. En ouvrant la porte de nos engagements à des personnes qui ne sont pas noires mais qui veulent se battre pour nous, ce que certains ne font même pas pour leur propre communauté, nous renverrions une meilleure image de nous : plus moderne, plus ouverte, mais aussi nous pourrions faire avancer notre combat en ayant un regard extérieur et en comprenant un peu mieux à quel moment nous avons de l’influence ou non. La révolution noire ne commence pas par des tirs d’armes à feu, mais par une ouverture d’esprit, la discussion et la portée de notre voix.

Enfin, il semble important de montrer quel est le dernier fardeau de notre communauté. La résignation. Beaucoup d’entre nous ne réagissent même plus, la banalisation de l’humiliation atteignant alors son paroxysme. Ils s’habituent aux violences, aux racismes, aux crises sociales,… « On a grandi avec » n’est pas une excuse, désolée. Se résigner, c’est devenir un « nègre de maison », retourner à l’esclavage, s’enfermer soi-même dans ses chaînes. Nos parents ne se sont pas battus toute leur vie pour nous entendre dire « Cela ne me choque plus », nos parents voulaient un monde meilleur pour et nous nous devons de vouloir la même chose pour nos enfants. Nous nous devons alors de devenir critiques envers nous-même ainsi que le monde qui nous entoure. Il nous faut rêver de plus que des droits officiels, il nous faut vouloir acquérir ses droits réellement et acquérir la justice et l’égalité. La résignation n’est autre qu’un abandon de sa communauté, en vous résignant vous tendez les armes à ceux qui nous tirent dessus, à ceux qui nous crachent dessus. La résignation n’est autre qu’une humiliation de plus faite à notre communauté. Nous ne vous incitons pas à mener une vendetta, ni à sortir les armes. Nous vous incitons à réfléchir, à vous unir, à parler et à vous faire entendre. Nous vous incitons à oublier, le temps de notre lutte, toutes les divergences qui nous opposent et à nous unir afin de peser lourds sur le dos de nos dirigeants, afin de les assourdir de nos voix, afin de leur montrer que la communauté noire n’est pas représentante des descendants d’esclaves mais représentante des combattants pour la liberté.

NegroNews

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