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[SOCIÉTÉ] LE PRINTEMPS AFRICAIN : RÊVE OU POSSIBILITÉ?

Ils sont jeunes et représentent l’avenir de leur pays. En tant qu’avenir, il semble qu’ils soient les mieux placés pour décider du sort de leur pays et de l’orientation que les politiciens veulent leur donner. Cependant, force est de constater que les jeunes comme beaucoup d’autres citoyens ne sont pas plus écoutés que les autres. N’y aurait-il donc pas une possibilité de « Printemps africain » presque calqué sur le modèle du « Printemps arabe » de 2011 ?

Si vous examinez chacun des pays d’Afrique noire et que vous cherchez quels ont été les manifestations les plus importantes menées ou dont ont fait parti les étudiants, vous verrez que quasiment tous les pays ont vu leurs étudiants se soulever entre 2013 et 2016. Les revendications sont souvent semblables : dénonciations du gouvernement en place ou d’une réforme, demande de versements de bourses, manifestations pour l’éducation en soutien aux professeurs ou pour de meilleures conditions de vie relativement au logement ou aux restaurants universitaires,… Le plus souvent, les étudiants défilent cependant pour des raisons liées à l’éducation ou leur condition de vie. On pourrait s’attendre à ce que la jeunesse soit entendue par un gouvernement qui a tout intérêt à garder son élite pour améliorer le futur du pays, cependant la majorité des gouvernements ne donne pas la réponse attendue par les étudiants : certains comme l’Éthiopie ou la RDC bloquent les réseaux sociaux, ou encore mènent une répression allant de heurts entre policiers et manifestants comme récemment au Mali, arrestations musclées comme au Soudan et enfin à la mort de certains étudiants, un des cas les plus marquants restant l’Éthiopie où 400 manifestants ont trouvé la mort donc une majorité d’étudiants.

Pourquoi une recrudescence de manifestations ? Tout simplement parce que la jeunesse s’inquiète de ses conditions de vie, mais aussi de ses perspectives d’avenir dans des pays où se trouvent un dirigeant qui se rapproche plus souvent du dictateur que du président démocrate. Ces régimes offrent pour beaucoup une faible possibilité d’embauches : en effet, bien que le continent africain présente un taux de chômage relativement faible (6%), 60% des chômeurs africains sont des jeunes. Le décalage entre l’éducation et le monde du travail est donc plus que réel pour ces jeunes. Essayez d’expliquer cela à un pouvoir en place depuis plus de vingt ans, un pouvoir qui aura donc connu un monde autre, un monde post-colonisation et vous vous heurterez à un mur. De plus, retenons que l’Afrique, en plus d’avoir à gérer ses blessures de la colonisation dont pâtissent aujourd’hui ses enfants, doit jongler avec les particularismes ethniques, culturels et religieux de chaque pays, chaque groupe. Comment des enfants nés dans un monde mondialisé et donc n’ayant pas totalement connu un monde où les cultures se limitent à des frontières géographies, notamment du fait de l’avènement de la mondialisation, du capitalisme et des réseaux sociaux, peuvent se limiter à ce que leur offre un pouvoir souvent corrompu et dépassé ? Ils ne le peuvent pas et, ayant une vision globale du monde, se savent en droit de demander le meilleur pour eux.

Alors, pourquoi pas un printemps africain ? Rappelons que le printemps arabe s’est inscrit dans un contexte similaire au contexte africain : une démographie donnant naissance à une révolte des jeunes (l’Afrique est le continent le plus jeune du monde, avec une population composée de 60% de jeunes), une majorité de régimes politiques non démocratiques, une baisse du rôle de l’occident (les pays occidentaux envoient de moins en moins de forces militaires sur le terrain), un taux de chômage élevé chez les jeunes, une difficulté à l’accès au logement (cf. les délogements musclés de cités universitaires comme au Burundi en 2015 ou les attributions difficiles comme en 2014 à Madagascar, une crise économique extrêmement lourde pour les habitants qui peuvent donner lieu à une inflation,… Tout cela combiné au libre accès des réseaux sociaux permettant ainsi d’être protégé par l’anonymat, de trouver des gens qui nous comprennent, tout cela donne alors lieu à un vent de rébellion qui prend la forme de manifestations ou même d’émeutes. Le peuple se réveille et n’a plus peur de se faire frapper ou de mourir, il veut tout simplement tenter d’aller vers quelque chose de meilleur.

NegroNews

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