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[SOCIÉTÉ] DES SOLUTIONS AUX PROBLÈMES DU CINÉMA EN AFRIQUE FRANCOPHONE

Unifrance Films, organisme de promotion du cinéma français dans le monde, vient de publier un rapport qui, en plusieurs points, s’intéresse au marasme du secteur cinématographique en Afrique francophone. Les Africains francophones sont sous-représentés dans les grands festivals internationaux de cinéma. C’est bien peu de proposer deux ou trois productions de qualité par an. Alors même que la production annuelle dépasse difficilement la dizaine de films, et s’appuie essentiellement sur des fonds extérieurs, notamment français.

Plus grave, ces quelques bons produits sont plus regardés ailleurs que sur le continent. Sur place, la distribution est quasi inexistante. N’eut été le système D mis en place, les films réalisés ces dernières années seraient demeurés au niveau des festivals et pratiquement inconnus en Afrique. Grâce au cinéma itinérant, le système MobiCiné a permis à 8128 spectateurs sénégalais de regarder La pirogue, réalisé par leur compatriote Moussa Touré.

L’agence Onyx a dû s’improviser distributeur pour le film d’animation Aya de Yopougon, pour que la production soit regardée en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en Rd Congo, au Burkina Faso, au Cameroun ou encore au Gabon. Le film était projeté lors des évènements comme des défilés de mode. Pour les séances en extérieur, il a fallu faire payer la facture aux sociétés et aux institutions qui y ont trouvé un espace de communication.

La distribution est davantage plombée par la piraterie qui semble avoir condamné définitivement un important segment de la chaîne de cinéma : la vidéo physique. Cette même piraterie n’a pas moins favorisé la mort des salles de cinéma dans plusieurs pays africains qui, pour certains, n’en comptent plus une seule, à l’instar du Cameroun par exemple.

Le rapport note globalement une insuffisance des salles cinéma en Afrique francophone. Même si, depuis quelques temps, une prise de conscience est perceptible. De quoi maintenir la flamme de l’espoir. Le Maroc est encore loin de son niveau des années 80 qui comptaient 241 salles de cinéma accueillant 45 millions de spectateurs par an. Avec le chantier de reconstruction lancé, le pays se situe aujourd’hui à 61 salles, pour 2 millions de visiteurs. La société Megarama en construit 23 et compte deux nouveaux multiplexes (Casablanca et Marrakech). En Tunisie, le CinéVog vient d’être inauguré. Le CinéMadart à Carthage compte parmi les nouvelles salles ayant émergé. Un multiplexe de 8 salles a été ouvert à Kigali, la capitale du Rwanda. On assiste à des balbutiements à Dakar, Abidjan, N’Djamena ou encore Bamako. L’Etat du Cameroun se limite encore à annoncer la construction et la réouverture des salles.

Dans bien de pays francophones, il faut encore se contenter des instituts français.

Au-delà des salles, il faut accélérer la promotion du cinéma par la télévision. La chaîne Africafilm.tv est un exemple à suivre, elle qui propose une formule d’abonnement avec un objectif de 10 000 abonnés en 2014. Avec la vidéo à la demande, le marché peut s’agrandir davantage. Le numérique devant être exploré. Une société comme Orange Sénégal compte 7,5 millions de clients, avec seulement 1000 en IPTV et 100 000 en ADSL. C’est par les salles et la télévision que le cinéma africain peut remplacer toutes les productions nord et sud-américaines, indiennes ou encore asiatiques qui sont servies à longueur de journée au Africains.

Pour compléter l’architecture des solutions, Unifrance propose l’organisation chaque année d’un festival du film francophone itinérant, qui se tiendra à Dakar, Bamako, N’Djamena et Abidjan. Il s’agit d’un évènement transnational, destiné au large public francophone du continent. Le Fespaco, grand festival régional, ne devrait pas se sentir menacé. Car, il est question de construire un carrefour du cinéma francophone en Afrique de l’Ouest, comme le Nigéria a su ériger un Nollywood. C’est la voie pour bâtir un soft power francophone comme l’ont fait les Etats-Unis, comme le font la Chine, le Japon ou encore la Corée du sud. Sur un tel projet, les Africains pourront compter évidemment sur la France qui y a tout intérêt.

Photo d’illustration: Capture d’écran du film Grigris

Source : http://www.agenceecofin.com/audiovisuel/0407-21304-des-solutions-aux-problemes-du-cinema-en-afrique-francophone

 

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