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[SOCIÉTÉ] COMMERCE ET COLONIALISME : LES RAISONS D’UNE PLAINTE POUR CRIME CONTRE L’HUMANITÉ

Une assignation a été déposée par le Cran (Conseil représentatif des associations noires) ce 25 février, contre la société de construction des Batignolles ainsi que certaines de ses filiales, spécialisées dans le BTP. Elle fait suite au dépôt d’une plainte pour crime contre l’humanité, le 10 mai dernier, visant la Caisse des dépôts et consignations (donc l’État). Le 12 février, lors de la semaine anticoloniale et antiraciste, le Cran organisait un Colonial Tour dans la capitale, pour faire découvrir aux journalistes les entreprises et institutions françaises ayant, de près ou de loin, pris part à la colonisation. En son et en images, détails de ce parcours.

01- Point de départ du Colonial Tour, organisé par le Cran dans le cadre de la semaine anticoloniale et antiraciste : la Caisse des dépôts et consignations. Durant toute la matinée du 12 février 2014, un groupe de journalistes va être sensibilisé à des problématiques néo-colonialistes au travers d’une visite de lieux emblématiques de la capitale.

02- Louis-Georges Tin, président du Cran (le Conseil représentatif des association noires), présente le Colonial Tour 2014.

03- La Caisse des dépôts et consignations a joué un rôle clé dans la décolonisation d’Haïti. En 1804, alors qu’Haïti proclame son indépendance, la France, engagée dans une guerre très meurtrière et coûteuse, accorde l’indépendance en échange d’une dette équivalente à 10 % de la valeur des propriétés coloniales sur le territoire haïtien. La Caisse des dépôts et consignations est impliquée dans cette transaction déséquilibrée, comme l’explique Marcel Dorigny, spécialiste de l’histoire de l’esclavage, de la colonisation et des mouvements indépendantistes et abolitionnistes.

04- Dans la rue, face à la Caisse des dépôts, le Cran offre aux journalistes du chocolat en poudre Banania. L’image du produit continue de véhiculer une certaine idée de l’homme noir.

05- Marcel Dorigny, historien et spécialiste de la colonisation, détaille aux journalistes les mécanismes d’investissements de capitaux, en particulier suisses, dans des placements négriers.

06- Louis-Georges Tin explique que le Crédit suisse a récemment racheté la banque Hottinger, elle-même acteur central de la colonisation.

07- Devant le siège de la société SPIE Batignolles, une entreprise du BTP, quatrième groupe français du secteur. Olivier Le Cour Grandmaison, maître de conférences à l’université d’Évry-Val d’Essonne, détaille l’implication de la société dans la construction du chemin de fer Congo-Océan et demande des réparations à l’entreprise, qu’il dit être responsable de 17 000 morts.

08- Banquiers, hommes d’affaires ou personnages publics ne sont pas les uniques responsables des différentes exactions colonialistes. De nombreux artistes ont contribué à entretenir un climat favorable au colonialisme.

09- Louis-Georges Tin, président du Cran, mène le groupe de journalistes devant le siège de Total, à la Défense.

10- Nicolas Lambert, acteur et metteur en scène dont le travail tourne autour de la compagnie Elf (rachetée par Total à la suite de démêlés politico-judiciaires), raconte comment Charles de Gaulle, via cette société, va tenter de garder le contrôle sur d’anciennes colonies riches en pétrole.

11- Dernière étape du Colonial Tour : le siège du groupe Bolloré. Thomas Deltombe, journaliste et essayiste, explique en quoi cette multinationale participe au néo-colonialisme.

12- Alors que Thomas Deltombe intervient devant le siège du groupe Bolloré, des salariés de l’entreprise descendent sur le parvis pour discuter avec les responsables du Colonial Tour. Parmi eux, Élodie Le Roll (au milieu), directrice de la communication, et Marie-Annick Darmaillac (à droite), secrétaire générale adjointe. Le colonial tour s’achèvera devant les locaux de Bolloré.

Louis-Georges Tin est président du Cran qui organise, dans le cadre de son dépôt de plainte pour crime contre l’humanité, une conférence spectacle autour de la question des réparations du colonialisme, le vendredi 28 février à l’espace Jean-Dame, 17, rue Léopold-Bellan dans le IIe arrondissement de Paris, à partir de 18 heures.
Marcel Dorigny, spécialiste de l’histoire de l’esclavage, est rédacteur en chef de la revue Dix-Huitième Siècle.
Olivier Le Cour Grandmaison est maître de conférences à l’université d’Évry-Val d’Essonne, spécialiste des questions de citoyenneté sous la Révolution française et des questions qui ont trait à l’histoire coloniale.
Nicolas Lambert joue, avec sa compagnie Un pas de côté, Elf, la pompe Afrique et Avenir Radieux, une fission française, du 15 février au 2 mars au Grand Parquet, à Paris 35, rue d’Aubervilliers, Jardins d’Éole – 75018 Paris
Thomas Deltombe collabore régulièrement avec Le Monde diplomatique et les éditions La Découverte.

PHOTOGRAPHE : NICOLAS SERVE

Source : médiapart
http://www.mediapart.fr/portfolios/commerce-et-colonialisme-les-raisons-dune-plainte-pour-crime-contre-lhumanite?fb_action_ids=10152704137523298&fb_action_types=og.recommends&fb_source=other_multiline&action_object_map=%5B499866803450902%5D&action_type_map=%5B%22og.recommends%22%5D&action_ref_map=%5B%5D

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