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Selon le Quai d’Orsay, l’épidémie va déstabiliser plusieurs régimes africains

Une récente étude du Centre d’analyse, de prévisions et de stratégies (CAPS) du Quai d’Orsay s’est interrogé sur les impacts, politique, économique et sociétal que la crise sanitaire du Covid-19 pourrait avoir sur le continent africain. Selon la France, le nouveau Coronavirus pourrait bien être la crise de trop pour les régimes africains déjà bien fragiles. 

Avec 200 morts et plus de 5000 cas connus à ce jour, la pandémie du Coronavirus pourrait connaître une tournure bien plus dramatique en Afrique, dans les semaines à venir. Mais, avec des régimes à bout de souffle et des limites en termes de médicalisation, le CAPS entrevoit déjà l’effondrement certains des États en place. 

Pour le Quai d’Orsay, interrogé par « La Tribune », la crise du Covid-19 pourrait être en Afrique, «la crise de trop, qui déstabilise durablement, voire qui mette à bas des régimes fragiles ou en bout de course». Ainsi, la plupart d’États africains apporterait «la preuve de son incapacité à protéger ses populations. Cette crise pourrait être le dernier étage du procès populaire contre l’Etat, qui n’avait déjà pas su répondre aux crises économiques, politiques et sécuritaires». 

Notamment en Afrique centrale, où «le choc pourrait précipiter la crise finale de la rente pétrolière au Cameroun, au Gabon et au Congo-Brazzaville (effondrement d’un prix du baril déjà en crise avec la demande, aggravé par un ralentissement de la production, et risque d’accélération de la réflexion d’opérateurs pétroliers – Total au premier chef – de quitter ces pays), là aussi au cœur des équilibres sociaux », précise le Quai d’Orsay. 

Par ailleurs, du point de vue des populations, abandonnées aux seules décisions de confinement sans aucune mesure d’accompagnement, pour la plupart, la question du ravitaillement se posera bien vite pour l’eau, la nourriture et l’électricité. Par conséquent, «des phénomènes de panique urbaine pourraient apparaître», explique le CAPS. Et les classes moyennes en cours de déclassement seraient  les premières à être fragilisées, car leur quotidien pourrait bien vite s’effondrer. 

Mais pour la France, dans cette situation de crise,  il s’agit d’abord de trouver des interlocuteurs à la fois fiables et légitimes pour compenser la possible faillite des Etats. Parmi lesquels, les autorités religieuses (église catholique, certaines confréries musulmanes), les diasporas qui peuvent avoir un devoir d’information civique, les troisièmes sont les artistes populaires qui, «restent – à quelques exceptions près – des autorités morales crédibles et façonnent les opinions publiques», selon le CAPS. Et, les entrepreneurs économiques et des businessmen néo-libéraux qui pourraient quant à eux, « jouer un rôle s’ils décident d’engager leurs moyens ou de se poser en intermédiaires entre le système de gouvernance mondiale et l’Afrique, mais dans tous les cas, ils souligneront la faillite de l’Etat», conclut le Quai d’Orsay.

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