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LE RWANDA : UNE HALTE DANS LA POURSUITE DU RÊVE EUROPÉEN ?

En septembre dernier, le gouvernement rwandais, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHRC) et l’Union africaine (UA) convenaient d’un accord sur l’accueil de réfugiés. Le pays avait accepté d’être une terre d’accueil pour des migrants détenus en Libye. Cette initiative venait répondre à la crise de près de 4 700 réfugiés et migrants bloqués dans ce pays en guerre.

Des journalistes de RFI se sont rendus dans l’un de ces centres d’accueil et sont allés à la rencontre de migrants. Rodouane Abdallah est l’un de ceux qui ont accepté de leur parler. Ce jeune homme originaire du Darfour a tenté sept fois de traverser la Méditerranée. C’est en 2017 qu’il arrive en Libye. Il y passera deux ans en détention. « Là-bas, vous êtes nourris seulement une fois par jour, vous buvez l’eau des toilettes, vous ne pouvez pas vous doucher et vous devez travailler gratuitement sinon vous êtes battus », confiait-il.

Si dans le camp de migrant de Gashora au Rwanda, il est bien traité et bénéficie d’une aide psychologique, Rodouane considère son temps de séjour comme une halte : « Je suis heureux d’avoir eu la chance de pouvoir venir ici. C’est mieux qu’en Libye. Mais je ne suis pas arrivé à la fin de mon voyage, car je n’ai pas encore réalisé mon rêve. Je veux aller en Europe et devenir ingénieur en informatique », assure-t-il. Il n’est pas le seul à nourrir ce rêve. 

Toutefois, ce rêve pourrait être compromis. En effet, les contours de ce plan d’accueil des migrants ne sont pas « très clairs » et suscitent des interrogations et des préoccupations. L’Associated Press a indiqué que le gouvernement n’avait toujours pas précisé combien de temps les réfugiés pourraient être détenus au Rwanda ni même s’ils pourraient être libres de partir. Rien n’a encore été confirmé au-delà de l’arrivée des 500 premières personnes.

Beaucoup de migrants n’entendent pas renoncer à leur objectif d’arriver en Europe : « Les pays européens dépensent beaucoup d’argent pour nous éloigner de la mer Méditerranée. Et si c’est pour cela qu’on a été amenés ici, c’est honteux. La seule chose que je pourrais faire serait de retourner en Libye et de tenter de traverser la Méditerranée », explique un jeune Érythréen.

Le gouvernement de Kigali a déclaré qu’il était prêt à accueillir jusqu’à 30 000 personnes évacuées de Libye dans les cinq prochaines années, qui devraient arriver par groupes de 500 personnes à la fois afin de permettre au pays de 12 millions d’habitants s’adapter à la nouvelle réalité d’être un pays d’immigrants. Le pays retire ainsi une sacrée épine dans le pied de l’Union européenne.
Annabella Kemayou

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