LE PSG NE VEUT PLUS DES JOUEURS NÉS EN AFRIQUE

Des jeunes joueurs français, recrutés en fonction de leur couleur de peau, c’est ce que révèle un document confidentiel auquel « Envoyé spécial » a eu accès dans le cadre de l’enquête sur les « Football Leaks », en partenariat avec Mediapart et le Consortium européen d’investigation EIC.
 
Des recruteurs du PSG ont fiché ethniquement des jeunes joueurs scrutés par le club. 
La polémique éclate en interne en mars 2014 quand Yann Gboho (international français chez les jeunes, né en Côte d’Ivoire), 13 ans, qui joue au FC Rouen a tapé dans l’œil d’un recruteur du PSG pour la région Normandie. Le jeune Gboho avait certes le talent, mais a eu la malchance de voir le jour en Afrique et surtout en Afrique noir.
 
« Le PSG ne voulait pas qu’on recrute des joueurs nés en Afrique, car on n’est jamais sûr de leur date de naissance », lâche le recruteur du club, M. Fournier, interrogé par Mediapart. Mais selon le media, deux ans plus tard, dans la case origine, il précise qu’il parlait de l’Afrique noire.
 
Gboho signe finalement à Rennes et son nom a ensuite suscité bien des remous au PSG, comme le montre le compte rendu interne d’une réunion formation qui s’est tenue le 14 mars 2014. Au cours de cette réunion, Marc Westerloppe qui dirige à l’époque la cellule recrutement du club dans tout le pays sauf en Île-de-France » (et qui a quitté le PSG pour Rennes en janvier 2018) déclare : »On ne va pas revenir sur ce sujet. Il y a un problème sur l’orientation du club, il faut un équilibre sur la mixité, trop d’Antillais et d’Africains sur Paris ». Ceci provoque l’indignation d’autres participants, comme Pierre Reynaud, responsable du recrutement des jeunes en Île-de-France: « Sauf que ce ne doit pas être une question ethnique mais de talent ».
 
Pour répondre aux questions des Football Leaks, le PSG a missionné Malek Boutih, ancien député PS (2012-2017), ancien président de SOS Racisme (1999-2003), qui travaille depuis une quinzaine d’années sur les questions de racisme au sein de la fondation PSG. Au nom du club, il confirme que ce fichage a été mis en place et que cela a continué jusqu’au printemps 2018.
 
Et pourtant, tout fichage lié aux origines ethniques est interdit en France, où le sujet est plus sensible que dans d’autres pays.

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