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PRISCILLIA LUDOSKY, LA « FORCE TRANQUILLE » DES GILETS JAUNES

Les « gilets jaunes » ont appelé à un quinzième samedi de rassemblements sur toute la France pour ce samedi 23 février. Le mouvement lancé il y a plus de trois mois a vu émerger les visages jusque-là inconnus : Eric Drouet et Maxime Nicolle. Deux figures emblématiques éclipsées depuis plusieurs semaines par une certaine Priscillia Ludosky. Elle est en effet à l’origine d’une pétition sur le prix des carburants, à laquelle Emmanuel Macron a répondu.

Le 28 novembre, toutes les caméras de télévision étaient réunies dans la cour du ministère de la Transition écologique, à Paris, pour capter l’arrivée de cette représentante des « gilets jaunes », venue avec son acolyte Eric Drouet. Depuis le succès de sa pétition pour « une baisse des prix du carburant à la pompe », un mois plus tôt, elle demandait à être reçue par le gouvernement.

Pendant près de deux heures, cette trentenaire liste les revendications autour desquelles se sont fédérés les « gilets jaunes ». Face à elle, le ministre François de Rugy, les secrétaires d’Etat Emmanuelle Wargon et Brune Poirson, ainsi qu’une poignée de conseillers.

Histoire d’une pétition

Priscillia Ludosky semble pourtant loin d’être une meneuse belliqueuse. Elle vit dans un appartement paisible de Savigny-le-Temple, une ville de Seine-et-Marne reliée à Paris par trois-quarts d’heure de RER, où elle écoute les textes des rappeurs Kery James, Youssoupha ou Médine et organise des « soirées pyjamas » avec des amies. C’est ici qu’elle a rédigé, en mai, sa désormais célèbre pétition, à laquelle Emmanuel Macron a fini par répondre, jeudi 20 décembre 2018.

Priscillia Ludosky donne déjà l’impression d’avoir confiance en elle et en son initiative. Dès la mi-octobre, elle avait demandé à la mairie de relayer sa pétition dans La feuille, le journal communal. On lui répond que cela n’entre pas dans la ligne éditoriale. Elle est finalement reçue par le cabinet de la maire socialiste de Savigny-le-Temple.

Bien vu. Après avoir été relayée par de nombreux médias, sa pétition cumule 1 155 000 signatures et devient l’une des plus signées de France. La feuille finit par lui accorder un portrait dans son édition de décembre. Fini la tranquillité. Posé sur la table du salon, son téléphone sonne sans discontinuer.

De la banque aux cosmétiques bio

Car les cosmétiques naturels, c’est sa nouvelle marotte. Depuis un peu plus d’un an, Priscillia Ludosky vend, sur internet, des cosmétiques bio, dispense des conseils en aromathérapie, gère un annuaire des « artisans de la cosmétique responsable », se prépare à lancer son propre gloss… et a même créé une application pour organiser des événements.

Cette trentenaire, célibataire et sans enfant, est issue d’un milieu modeste : sa mère était un temps hôtesse de caisse, puis mère au foyer, tandis que son père était employé de mairie. Tous les deux sont originaires de Martinique, où elle a encore de la famille. Elle reste marquée par les vacances qu’elle y a passées. Toute sa famille la soutient aujourd’hui, assure-t-elle.

Pas d’ambition politique

Difficile de trouver quelqu’un pour dire du mal d’elle. Même Benjamin Cauchy, figure des « gilets jaunes » en Haute-Garonne, ne tarit pas d’éloges. « C’est une jeune femme qui a des idées et un leadership naturel », confie-t-il avant d’ajouter « Priscillia Ludosky fait de la politique, mais plus marquée à gauche, ce qui est respectable aussi. Personne n’a le monopole des ‘gilets jaunes’, ni elle, ni moi. Mais elle a une vraie légitimité pour être porte-parole, qu’elle tire de sa pétition.

Quand on lui parle d’une liste de « gilets jaunes » aux élections européennes, Priscillia Ludosky secoue la tête : « Pfff, pas du tout, je ne veux pas faire de politique ». Elle « vote blanc, souvent » et juge les partis « trop dans la promesse, avec un discours de gourou malsain ». « Si elle a des intérêts contraires à ceux des autres, elle va opter pour ce qui est le mieux pour tout le monde. C’est quelqu’un de très altruiste », jure son amie Sandrine.

Le référendum en ligne de mire

La question de la démocratie directe est, en tout cas, au cœur des revendications des « gilets jaunes ». Armés d’un mégaphone, le samedi 15 décembre dernier, Priscillia Ludosky, Eric Drouet et Maxime Nicolle ont lu un texte regroupant leurs trois ultimes demandes : baisser les taxes sur les produits de première nécessité, réduire les indemnités et les pensions de retraite des élus et, surtout, modifier la Constitution pour mettre en place des référendums d’initiative citoyenne, un scrutin non pas convoqué par le pouvoir, mais par une action populaire.

NN

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