PRÉSIDENTIELLE AU RWANDA: KAGAME L’INTOUCHABLE

On se demandait si le président sortant Paul Kagame allait battre son précédent record électoral qui était de 93%, tout porte à croire que oui. La NEC (Commission électorale) a révélé cette nuit que, sur 80% des bulletins dépouillés, le président sortant avait 98,66% des votes en sa faveur, avec un taux de participation comme on en voit plus, celui-ci s’élèverait à 97%. En clair, sur 6,9 millions d’inscrits sur les listes, seule 207000 personnes n’ont pas pris part au vote. Tous les voyants sont donc au vert pour un président aimé de son peuple. Enfin pas tout à fait, ce n’est pas si simple.

Paul Kagame est arrivé au pouvoir en 2000, depuis, le pays a connu une ascension économique, sociale et structurelle foudroyante, cela est assurément une certitude. Malheureusement, le volet politique laisse à désirer. C’est d’ailleurs « la première fois depuis 23 ans un parti d’opposition se trouve sur les bulletins de vote », note M. Habineza qui veut y voir là un motif de satisfaction, une victoire en soi, tout est bon à prendre quand on a réuni moins de 1% des suffrages.

La vérité est que cette élection n’est pas loin d’être une mascarade électorale. Si Kagame n’était pas le candidat unique, il a tout de même bien pris le soin de choisir ses adversaires. En effet les deux autres candidats ont été triés sur le volet. D’abord Phillipe Mpayimana, le candidat indépendant, était jusqu’à ce jour inconnu du public rwandais, étant journaliste au Congo voisin, ensuite Frank Habineza, leader du Parti démocratique vert, le seul parti d’opposition admis. Ces derniers s’étaient plaints d’avoir tout simplement été boycotté dans leur préparation de campagne, du fait du peu de temps mis à disposition pour lever des fonds et faire campagne et durant la campagne elle même. « On nous a dit qu’on ne pouvait pas mettre nos drapeaux là où le FPR avait mis les siens, mais malheureusement le FPR a mis les siens partout! », affirmait Phillipe Habineza à l’AFP lors d’un meeting.

Il faut également dire que le pouvoir a fait taire toutes les voix discordantes. De nombreuses voix critiques ont été emprisonnées, forcées à l’exil, voire assassinées. Pour certains observateurs, la présence des candidats Habineza et Mpayimana n’est qu’une « façade«  à destination de la communauté internationale.

Mais quand on voit le développement que connaît le pays, devenu une destination phare en terme de tourisme d’affaires, le développement de l’urbanisation, l’essor économique, on est tout de même tenté de se dire de façon cynique, « la priorité n’est elle pas ailleurs?« .

NegroNews

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