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PREMIÈRE VICTIME DU COMPLOT ‘’COUP D’ÉTAT ‘’ EN AFRIQUE FRANCOPHONE

PREMIÈRE VICTIME DU COMPLOT ‘’COUP D’ÉTAT ‘’ EN AFRIQUE FRANCOPHONE

En mai 1960, le premier président du Togo Sylvanus Olympio annonce à l’AFP : « Je vais faire mon possible pour que mon pays se passe de la France ». Dès lors, ce cadre international, multiplie les vexations à l’égard de l’ancienne puissance tutélaire, diversifiant ses partenaires économiques et financiers, poussant la volonté d’autonomie jusqu’à envisager la sortie de la zone franc. Sylvanus Olympio (1902-1963) est mort assassiné le 13 janvier 1963 lors d’un coup d’État, le premier de l’époque post-coloniale, assassinat revendiqué par Gnassingbé Eyadema père de l’actuel président.

Né à Kpando le 6 septembre 1902 dans le Togo allemand une partie du territoire résultant de la division de la colonie allemande entre la France et le Royaume-Uni après la défaite de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale qui sera rattachée au Ghana lors de l’indépendance, Sylvanus Olympio homme politique togolais a commencé ses études à l’école coloniale française à Lomé, puis ses études secondaires dans le système anglais, à Kpando, au Togo britannique. En 1920, il quitte l’Afrique pour Londres où il obtient la London Matriculation (l’équivalent du baccalauréat français). Après son diplôme en économie politique, en 1926, à la London School of Economics, Il suit des études supérieures en droit international à Dijon, en France, puis à Vienne, en Autriche.

De 1927 à 1932, Sylvanus Olympio fut employé de La Lever Brothers Company, à Londres, au Nigeria comme adjoint à l’agent général de la compagnie Unilever, au Ghana comme chef de la société puis au Togo, où il est nommé agent général de la United Africa Company (UAC), filiale du groupe Unilever en zone française.

Parlant six langues, ce métis de sang à la fois brésilien, nigérian et togolais n’a pas ménagé ses forces et ses réseaux diplomatiques pour obtenir l’indépendance en avril 1960. Sa politique est jugée opposée aux intérêts français, notamment sa volonté de sortir du franc CFA pour lier une monnaie togolaise (la Banque centrale du Togo est fondée en 1962.) au Deutsche Mark.

Courant 1962, il commet l’acte qui servira de prétexte à sa déchéance en refusant de réintégrer dans la petite armée togolaise, un groupe d’officiers togolais ayant combattu pour la France en Algérie. Parmi ces démobilisés rentrés au pays et livrés à un désœuvrement soudain, un certain Etienne Eyadema Gnassingbé qui, sera le bourreau d’Olympio, dans la nuit du 12 au 13 janvier 1963. Ces demi-soldes furieux et bien armés prennent d’assaut la maison du président paisiblement occupé à rédiger la charte de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA). Alerté, Olympio se réfugie dans la cour de l’ambassade américaine qui jouxte sa résidence. Il en est délogé par les putschistes (avec l’aide de la France et la complicité de l’ambassadeur des États-Unis d’antan), qui lui ordonnent de quitter les lieux. Il refuse : «Je l’ai abattu parce qu’il ne voulait pas avancer. Le jour se levait et les gens commençaient d’arriver. Ça pouvait faire un incident. Alors j’ai tiré », se bornera à dire le sergent-chef Eyadema qui se vantera longtemps du forfait.

Sylvanus Olympio fut remplacé par son beau-frère, très francophile, et adversaire politique, Nicolas Grunitzky. Quatre ans plus tard, Eyadema le démit du pouvoir et s’installera pour quatre décennies.

Ce 13 janvier 1963 marque le premier coup d’Etat meurtrier en Afrique où le vent de l’indépendance commençait à peine à souffler.

DANUMIS ADJIGO

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