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POURQUOI L’AFRIQUE ANGLOPHONE ÉCRASE SA SŒUR FRANCOPHONE ?

On évoque très souvent la différence frappante qui existe entre l’Afrique francophone et l’Afrique anglophone. De façon générale on constate une Afrique encore marquée par les méandres de la colonisation, quasi-dépendante de ses anciens bourreaux et plongée dans le sous-développement, à croire que tel est son sort. De l’autre côté, il y a cette Afrique fière et décomplexée, qui se développe à son rythme et valorise ses exploits aux yeux du monde. Une Afrique qui sort la tête de l’eau et se lave progressivement de tout ce qui la maintenait dans la pauvreté, guerres civiles, corruption, dictature à peine voilée, etc.

Alors on serait en droit de se poser la question. Pourquoi ? Pourquoi l’Afrique francophone est-elle si en retard par rapport à l’Afrique anglophone ? Les pays francophones pèsent 19 % du produit intérieur brut moyen de l’Afrique subsaharienne, quand les anglophones en représentent 47 % (hors Afrique du Sud). Selon le classement du rapport « Doing Business » de la Banque mondiale, qui mesure la qualité de l’environnement des affaires, les Africains anglophones sont plus favorisés que leurs frères francophones. En ce qui concerne le développement humain, sept des dix pays les plus mal classés (sur 187) par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) sont des États africains francophones.

Outre les raisons historiques que l’on peut attribuer à cette situation, tout semble être question de démographie, de volonté de faire – ensemble, de psychologie générale et même de formation. Thierry Tanoh, vice-président pour l’Afrique subsaharienne de la Société financière internationale soutient l’argument selon lequel le sous-peuplement des pays africains francophones pose problème. « Si l’on exclut la RDC, il faut reconnaître que les grands pays africains sont anglophones ou lusophones, poursuit-il. L’intégration des marchés est donc la seule solution pour compenser ce handicap. Or si les organisations intégratrices sont nombreuses dans la zone francophone, en réalité ce sont les anglophones, avec la SADC [Communauté de développement de l’Afrique australe, NDLR] et l’EAC, qui sont les plus actifs pour regrouper leurs forces, alors qu’ils n’ont pas la même monnaie ! ».

Par ailleurs, la régionalisation des marchés est un argument favorable pour attirer les investisseurs. Anthony Bouthelier, président délégué du Conseil français des investisseurs en Afrique (Cian), soutient à cet effet que « la régionalisation des marchés fonctionne plutôt mieux [dans les pays anglophones] que dans l’ouest du continent (…) Le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Mozambique donnent l’impression de vouloir travailler ensemble ». À cela s’ajoute la psychologie collective, « Les pays de culture anglo-saxonne sont plus orientés vers les affaires et l’esprit d’entreprise ; leurs habitants ont moins envie de devenir fonctionnaires que les Africains de culture française».
NegroNews

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