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[POLITIQUE] MALI : LES CIVILS PRÊTS À LIBÉRER EUX-MÊMES LE NORD

Réclamé à nouveau par le Mali le 5 décembre devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le déploiement d’une force internationale, qui pourrait être de 3.300 hommes selon le projet soumis par Bamako et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), suscite toujours des divergences, notamment sur le calendrier et la feuille de route.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lui-même, a mis en garde contre les risques d’une intervention armée. Bien que « sans doute nécessaire en dernier recours », il estime qu’elle pourrait ruiner toute chance de solution politique, alors que pour la première fois, le gouvernement malien, les islamistes d’Ansar Dine et la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) – évincée du Nord – se sont engagés en début de semaine à Ouagadougou à négocier.

Mais, sur place, les Maliens s’impatientent, estimant que, face à ces atermoiements, le pays n’a qu’à compter sur ses propres forces.

« De toute façon, à un moment donné, l’armée malienne sera obligée de prendre ses responsabilités. Des préparatifs sont en cours pour prendre notre propre destin en main », assure sous couvert d’anonymat un haut fonctionnaire du ministère de la Défense, sans plus de détails.

Joint au téléphone à Sévaré, près de Mopti (centre), à la frontière avec les zones contrôlées depuis huit mois par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Ansar Dine, un militaire malien dit « n’attendre que les ordres des politiques pour marcher sur le Nord ».

Samedi, un millier de manifestants ont appelé à Bamako à soutenir l’armée malienne et au déploiement rapide de la force internationale. « L’ONU ne doit pas laisser tomber le Mali », pouvait-on lire sur les banderoles.

« La souffrance des populations »

Le déploiement d’une force d’intervention ne devrait pourtant par intervenir avant l’automne 2013, selon le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, le temps notamment de réorganiser l’armée malienne.

« La libération du Nord est d’abord de la responsabilité de notre armée. Qu’elle commence les opérations, et vous verrez que le discours des Nations unies va changer », s’impatiente Lassana Traoré, un jeune de Magnambougou, un quartier de la capitale malienne.

« Ban Ki-moon ne vit pas sur la même planète que nous! Quand j’entends qu’il faut attendre septembre 2013, ça m’écoeure », s’indigne-t-il.

Signe de cette exaspération, 4.000 jeunes Maliens ont déjà déposé à Bamako un dossier auprès des autorités militaires qui ont lancé du 1er au 10 décembre un processus de recrutement de 2.000 volontaires pour combattre dans le Nord.

Parallèlement, des blindés et des armes achetés par le régime du président déchu Amadou Toumani Touré et qui étaient bloquées en Guinée depuis juillet sur ordre de la Cédéao, sont arrivées cette semaine à Bamako sous les vivats des habitants.

Dans le Nord, où les islamistes ont multiplié les exactions en imposant une application rigoriste de la charia (loi islamique), le mécontentement est palpable.

« Je suis en colère contre la communauté internationale. Je me demande s’ils mesurent à leur juste valeur la souffrance des populations ici », s’énerve Mohamed Touré, un habitant de Tombouctou (nord-ouest), contrôlée conjointement par Aqmi et Ansar Dine, selon un journaliste de l’AFP qui s’est rendu en fin de semaine dans cette ville.

Pour un autre habitant, il y a urgence: « A Ouagadougou, Ansar Dine affirme qu’il n’est plus avec Aqmi, mais sur le terrain, ils sont toujours ensemble ».

Source : afriquinfos.com

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