Il a moins de 30 ans et se présente sous l’étiquette UMP. Julien Mugerin, d’origine guadeloupéenne, brigue la mairie de Stains, un bastion communiste de Seine-Saint-Denis. Pas de quoi effrayer ce sarkozyste de la première heure.
Il veut incarner le renouveau de Stains. A seulement 28 ans, Julien Murgerin a déjà 10 ans de militantisme et de fonctions diverses en politique. Et ça se ressent. Dans sa manière de parler, sa communication et même son sourire avenant, il n’a rien d’un débutant.
Que ce soit auprès de l’association ACE (Action catholique des enfants) ou auprès de l’UMP, son parti depuis ses débuts en politique, le jeune homme a toujours visé – et obtenu – des postes à responsabilité. Il a à son actif de nombreuses candidatures : dès ses 22 ans aux élections cantonales à Saint-Denis, aux municipales dans la même ville, aux régionales et même aux européennes sur la liste de Rachida Dati en 2009 . « Je n’étais pas en position éligible sur ces listes », précise-t-il, désireux de nuancer cet appétit quasi boulimique. Reste qu’il n’a pas encore exercé de mandat à proprement parler. « J’ai le sentiment que c’est Stains qui m’apportera cette opportunité », avance-t-il.
Le déclic Sarkozy
Ses débuts en politique, il les décrit comme une révélation à 18 ans. « J’ai vu un monsieur qui parlait bien à la TV. J’aimais bien son discours, je trouvais qu’il avait la classe ». Voilà comment quelques mots de Nicolas Sarkozy, qu’il qualifie de modèle et d’inspiration, suffisent pour mener le lycéen, jusqu’alors « pas du tout intéressé par la politique » au militantisme pour l’UMP.
Dix ans plus tard, c’est le poste de premier magistrat de Stains qu’il vise. Porte-à-porte, tractage, ouverture d’une permanence dans un quartier pavillonnaire – une première pour l’UMP dans la commune -, rien ne le rebute.
Stains, Julien Mugerin y vit depuis un an seulement. Auparavant il était à Saint-Denis. Un emménagement qui n’est pas « seulement » un choix politique, « c’était également l’occasion de quitter ma maman », rit-il. Parmi les priorités du candidat Mugerin, une baisse de la fiscalité, et surtout, insiste-t-il, une amélioration du cadre de vie.
Sa ville, il la voit minée par l’insécurité. « Je veux une police municipale en nombre, présente sur le terrain, qui ne soit pas là uniquement pour faire de la verbalisation. Je veux également un véritable réseau de vidéo protection, énumère-t-il. Je veux tout mettre en place pour avoir une ville plus sûre, car qui dit ville plus sûre, dit ville qui attire de l’emploi ».
« J’irai chercher les entreprises l’une après l’autre »
C’est là la faiblesse de la commune. Un taux de chômage qui avoisine les 20%. Des zones industrielles désertées par des entrepreneurs qui craignent pour leur sécurité, assure le candidat.
« Je serai le premier combattant pour l’emploi. J’irai chercher les entreprises l’une après l’autre ». Encore une formule très sarkozyste. « Je vous l’ai dit, il m’inspire, mais je l’assume! s’esclaffe-t-il quand on le lui fait remarquer. Mais ceci dit, j’ai pas ajouté ‘avec les dents’! ».
La ville de Stains est aux mains du parti communiste depuis près de 80 ans. Difficile de croire qu’un jeune UMP puisse la ravir à l’actuel maire Michel Beaumale. Un homme et une équipe municipale décrits par le candidat UMP comme « beaucoup plus concernés par les questions de culture ou de la Palestine que sur celle de la sécurité ». Il n’empêche, en 2008, sa victoire a été sans appel: 53,4% des voix dès le premier tour, contre 36 % pour son adversaire UMP de l’époque. Pourtant, Julien Mugerin ne considère pas avoir été envoyé au casse-pipe. « Personne ne m’a envoyé Je suis venu de moi-même », déclare-t-il.
Source :
http://www.la1ere.fr/2014/
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