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[POLITIQUE] CUBA : LA RDC COMME LIEN DE FILIATION POLITIQUE

Cuba et la RDC, une histoire d’amour continuelle…

Cela fera 42 ans le 11 avril 2016 que Cuba et la République démocratique du Congo entretiennent des relations diplomatiques. En 1965,  le commandant Che Guevara, l’un des héros de la révolution cubaine, débarque au Congo. Envoyé par Fidel Castro, l’ancien médecin argentin y arrive avec l’espoir d’implanter sa guerre révolutionnaire. Ce sera un échec.

Beaucoup de Congolais, comme les étudiants de Kinshasa, ont actuellement beaucoup d’autres sujets de préoccupation en tête. Mais pour eux, le rapprochement des Etats-Unis et de Cuba marque le début de la réparation d’une injustice.

Pour eux, il faut lever l’embargo sur Cuba: «les Cubains, comme nous, doivent avoir le droit de choisir leurs dirigeants et ca passe par le respect des libertés, les Etats-Unis doivent continuer de demander ça », insiste l’un d’eux. Ce jeune fait un parallèle avec la situation dans son pays où le président Joseph Kabila est accusé par son opposition de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat constitutionnel. « Et la communauté internationale peut nous aider, y compris en imposant parfois des sanctions », tempère cet étudiant congolais.

Pour un officiel congolais, il est temps que l’embargo soit levé, il précise que c’est la position que Kinshasa a toujours soutenu. «Il faut que la communauté internationale cesse de penser qu’elle peut imposer sa volonté à des gouvernements indépendants », ajoute cet autre officiel, évoquant la lutte nécessaire contre l’impérialisme. Après des hauts et des bas, la RDC et Cuba ont renforcé leurs liens diplomatiques ces dernières années avec l’ouverture d’ambassades. Joseph Kabila s’est rendu à Cuba en 2011 et le vice-président cubain est venu à Kinshasa.

Une proximité revendiquée par les deux pays

Il existe un proverbe cubain qui dit : «Celui qui n’a pas d’origine du Congo, en a de Carabalí». « Cela signifie, explique un diplomate cubain à Kinshasa, qu’il y a dans le cœur de chaque cubain un peu de peuple africain, un peu de Congo ».

On pense aussi aux similitudes entre la rumba congolaise et la musique cubaine. Il y a également des mots des langues congolaises que l’on utilise à Cuba mais avec d’autres sens. Et ce lien avec l’Afrique en général et le Congo en particulier, les autorités cubaines l’ont toujours revendiqué. Il y a un épisode historique qui lie les deux pays, un échec même. Celui de la mission du célèbre Che Guevara dans ce qui est déjà l’ex-Congo belge.

La mission secrète du Che au Congo

Le Congo devient indépendant en 1960. Et un an plus tard, le premier ministre Patrice Lumumba est assassiné juste après avoir opéré un rapprochement avec l’Union soviétique. Le général Mobutu qui n’a pas encore pris le pouvoir est perçu comme l’homme des Américains. Pour Cuba, une contre-révolution est en marche.

Ernesto Che Guevara prononce un discours à la tribune des Nations-Unies en décembre 1964. Il proteste contre les interventions « impérialistes », en appelant les «hommes libres du monde à venger le crime commis contre le Congo ».

«Ceci est l’histoire d’un échec». C’est par ces mots que Che Guevara commence son journal du Congo © Museo Che Guevara (Centro de Estudios Che Guevara en La Havane)

Et sur ordre de Fidel Castro, le 24 avril 1965, Ernesto Che Guevara débarque au Congo dans le plus grand secret avec un petit corps expéditionnaire de Cubains d’ascendance africaine pour soutenir Laurent-Désiré Kabila, le père de l’actuel président et sa rébellion.

Pendant sept mois, Che Guevara va tenter d’entrainer les rebelles congolais. Mais très vite, le révolutionnaire cubain déchante, le maquis est complètement désorganisé, les rebelles indisciplinés. «Ce ne sont pas vraiment les armes qui manquent ici […] en effet il y a trop d’hommes armés, ce qui manque ce sont des soldats», écrira même Che Guevara à Fidel Castro.

Le Che finit par plier bagages quelques jours avant la prise de pouvoir du général Mobutu. Mobutu qui restera 32 ans au pouvoir avant d’être renversé par nul autre que Laurent-Désiré Kabila.

RFI avec NegroNews

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