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[POLITIQUE] CÉCILE KYENGE, PREMIÈRE DÉPUTÉE AFRO-ITALIENNE

Appelez moi Cécile Kyenge (d’Italie). La belle Ophtalmologue de 48 ans née dans l’ex Zaïre, couleur ébène, cheveux court à la Helen Johnson Sirlieaf ou encore Graça Machel Mandela, est la première femme noire jamais arrivée aussi proche du parlement d’Italie: “Une grande responsabilité, dit elle, parceque je représente tant de voix, une forte espérance, mais aussi une grande opportunité pour la société italienne”. Une société qui évolue chaque jour sans donner le sentiment de s’accommoder de son irrévocable métissage. Pour Cécile Kyenge, entrer à Montecitorio n’est plut un lointain espoir, puisque le Partito Democratico(PD- La Gauche) donné favori par tous les sondages, à “blindé” sa candidature, en la glissant à la sixième place dans sa liste en Emilia Romagna, une des plus importantes, guidée par l’ex Secrétaire national Dario Franceschini.

Si Cécile est la première “Donna di colore” (Femme Noire), à devoir y parvenir, un autre digne fils de l’Afrique originaire lui de l’autre rive du Congo (Brazzaville), Jean Léonard Touadi, brillant journaliste, intellectuel émérite et professeur d’universités avait déjà montré la voix en 2008 ne devenant le premier afro italien Député. En Italie, les deux Congo guident les africains en politique. Intellectuelle et activiste débordant d’énergie au sein des associations d’immigrés qui lui ont offert une belle vitrine, Cecile qui a déjà endossé son costume de future députée de la République avant le 24 février, date prévue pour les élections politiques en Italie, sait qu’en Italie, la politique ne s’accommode pas des revendications communautaires. Alors que la campagne électorale s’enflamme, Afrikitalia.it l’a rencontrée. Interview Exclusive.

Cecile, à quoi servira votre voix au parlement?

“Ma candidature se veut représentative et porte voix des “Nouveaux Italiens”(termes pour désigner les étrangers qui deviennent italiens), ces étrangers qui ne demandent qu’à jouer leur rôle de citoyen. Députée de la République, ma voix devra aussi défendre la communauté des citoyens italiens, par ce que je crois, le métissage peut et doit être une valeur ajoutée dans notre culture et non un obstacle comme certains veulent le faire croire depuis tant de temps”.

Vous avez été “cooptée” directement sur les listes du parti démocratique par la direction nationale et vous êtes à un pas de Montecitorio…( en Italie la loi électorale décriée et jamais changée donne le pouvoir aux leaders de partis de présenter les candidats de leur choix).

“Mon choix par les instances dirigeantes de notre parti représente assurément la reconnaissance et l’estime du PD et son Secrétaire national, Pierluigi Bersani -qui est notre candidat au poste de chef du Gouvernement-, pour le travail abattu à l’intérieur des différentes associations soit et réseaux tels que le “Forum Immigration”, le “Comité du Premier Mars” dont j’ai été la coordinatrice nationale en Italie jusqu’en 2010 avec son succès qui a permis aux immigrés de se faire entendre de manière citoyenne et de poser leurs problèmes. Cette marque de confiance est également un signale fort pour faire comprendre à tous aux citoyens italiens les changements culturels en cours dans notre pays, et aux étrangers l’impérieux devoir de se soumettre aux lois de la République en les respectant, en continuant à travailler honnêtement. Il s’agit d’une preuve de responsabilité de notre parti qui concrétise ses politiques d’ouvertures par des actions concrètes.”

Contrairement à votre parti(démocratique) avez vous aussi remarqué l’absence d’un projet sur l’immigration dans le projet du premier Ministre sortant Mario Monti? Qu’en pensez-vous?

“A mon avis, il s’agit d’une vision qui ne tient pas sen compte les changements irrévocables de la société italienne. Je rappelle qu’au niveau économique, les plus de deux millions de travailleurs immigrés représentent 11% du PIB national. C’est une ressource en terme de contribution de plus de huit milliards d’Euro et non seulement, les étrangers représentent également une ressource culturelle qui doit être reconnue surtout que les communautés étagères sont en train de croire de ânière exponentielle. C’est une réalité que le PD prend en compte et assume, même en campagne électorale. C’est un acte de courage , de vérité, de sérieux et de responsabilité envers le pays.”

L’Afrique subsaharienne est un peu ”marginalisée en Italie”. Quelle sera votre stratégie pour porter leur voix sans courir le risque d’être étiquetée comme “sectaire”?
“Nous continuerons à travailler sans couper le lien avec les communautés et la Diaspora africaine en cherchant de faire reconnaitre l’importance du rôle du migrant comme pont entre deux cultures différentes. Le migrant dans ce cas è agent du co développement et une grande ressource à la fois pour son pays d’accueil comme pour celui d’origine. L’immigration ne doit pas cesser d’être “circulaire”. Dans ce scénario, j’entrevois la nécessité de renforcer le soutien au différentes initiatives des communautés locales.”

Qui vous a informé de votre candidature comme future députée italienne?

“L’Honorable Liva Turco (ex ministre et Responsable nationale de l’immigration à l’intérieur du PD) qui était accompagné de l’Assesseur des politiques sociales de notre Région,Teresa Marzocchi.”

Que pensez vous des communautés africaines: font elles assez pour se faire connaitre?

“La faible participation est due selon mon expérience de terrain, à un manque de reconnaissance du droit d vote, une ultérieure raison est la problématique situation économique qui finit par décourager même les plus courageux qui se retrouvent souvent ò la merci des chantages de par leur position sociale.”

Afrikitalia.it nait pour promouvoir les relations entre l’Italie et l’Afrique. Mais une telle initiative doit-elle mourir à cause de l’indifférence de la société italienne?

“Nous traversons actuellement une grande crise économique. C’est une période difficile qui contraint les organes de presses nationaux et locaux à des coupes budgétaires et aux sacrifices énormes. Il s’agit des politiques des gouvernements passés qui ont précipité et pénalisé le pluralisme de l’information. Je souhaite fortement que le panorama politique puisse changer fondamentalement et très vite. J’espère toutefois que cela va bientôt changer le paysage politique alors que je crois que la seule façon d’avancer est que l’agrégation des journaux indépendants.”

Source : Camer.be

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