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[POLITIQUE] CAMEROUN : POURQUOI PAUL BIYA NE SORT PLUS DU PAYS ?

Révélations de Marafa Hamidou Yaya sur la gestion obscure de certains dossiers au plus haut sommet de l’Etat, proposition de loi de l’opposition à l’Assemblée nationale sur la levée de son immunité s’il venait à quitter le pouvoir, déclarations de Yves Michel Fotso sur une dette due par son fils Franck à la Cbc, remous au sein d’un Rdpc divisé… Les menaces à la sérénité du pouvoir de Paul Biya ne manquent pas depuis quelque temps.

N’y a-t-il pas un fait qui mieux que tous les autres, pourrait faire la preuve que Paul Biya est un président désormais – et peut être enfin sous pression ? Si, le constat par exemple selon lequel depuis le mois de mars dernier, il ne se soit pas retrouvé en dehors du territoire national, pour un de ces séjours privés en Europe auquel il a habitué ses compatriotes. Quelle en serait la raison ?

Car on pourrait opposer à celui qui l’analyse ainsi, quantité d’autres arguties du reste, pertinentes. Le fait est que depuis un peu plus de deux mois, la scène politique nationale est tellement agitée de soubresauts qui donnent l’impression d’échapper au régime et que forcément, Paul Biya ne contrôle pas toujours. Habitué à être le maître de la vie politique nationale dont il fixe le calendrier et le contenu, Paul Biya s’est vu voler la vedette par un certain nombre d’événements dont-il est pourtant à l’origine lui-même, et qui peuvent être considérées comme des menaces non-négligeables à son pouvoir.

Les derniers développements de l’Opération Epervier ont mis certaines parties du pays en ébullition ; lorsqu’elles ne donnent pas lieu pour le cas Marafa, à des protestations des partisans de l’ex-Minatd qui désormais, n’hésitent plus à proférer des invectives au régime de Yaoundé et à inonder les rues de tracts. Oui, il faut le voir, quelque chose se passe au Cameroun. Une chose qui s’inscrit en rupture avec le climat politique de son passé récent.

Aussi peut-on comprendre que depuis que la menace point à l’horizon, Paul Biya se soit résolu à garder son fauteuil, histoire peut-être de prévenir une éventuelle menace irréparable ou tout simplement de juguler ces autres qui lui viennent de partout. Chacune de ses lettres est un tir groupé en direction de Paul Biya et de ses lieutenants. La « prose marafaïenne », pour emprunter l’expression au Pr Jacques Fame Ndongo est certainement le plus gros sujet d’inquiétude de Paul Biya par les temps qui courent.

Ce d’autant, qu’il apparait de plus en plus évident qu’à la différence de ses homologues également écroués, l’homme semble avoir pris le parti de combattre son maître d’hier en se servant de ce qui lui reste ; à savoir, une parfaite connaissance de tous ces dossiers louches gérés dans une discrétion tranquille et au bénéfice des gros calibres du régime pendant de longues années.

Du coup si Marafa inquiète, c’est moins pour ses ambitions politiques que pour ce qu’il est capable de mettre sur la place publique, preuves à l’appui au besoin. Il a pris l’habitude d’appuyer ses propos par des annexes dont tout rédacteur d’un mémoire ou d’une thèse connait l’utilité et qui prouvent pour une bonne part, que bon nombre de ses allégations sont vérifiables. A ce propos d’ailleurs, il paraît de plus en plus évident que ces lettres ne sont pas rédigées depuis la cellule où il est incarcéré.

La date du jour de leur publication inscrite au cachet dateur, ou encore des documents annexes qui les accompagnent, rendent improbable la possibilité que ce soit depuis le Sed ou Kondengui qu’il arrose l’opinion de révélations tonitruantes. En face, on a bien vu que depuis la première lettre, on avait compris l’ampleur de la menace. L’histoire retiendra que depuis que Marafa, ex-Sg-Pr et ex-Minatd, a commencé à faire publier ses correspondances, tour à tour y ont répondu, Joseph Le, directeur adjoint du Cabinet civil, Jacques Fame Ndongo, membre du bureau politique du Rdpc et secrétaire national à la Communication, Cavaye Yeguié Djibril, président de l’Assemblée nationale et enfin, Issa Tchiroma, Mincom, qui pour l’occasion a donné une conférence de presse.

Si la menace est visiblement prise au sérieux par le pouvoir c’est moins pour ce que Marafa sait et plus parce qu’en haut lieu, on semble avoir compris que le fils de Garoua est capable de déballer du plus compromettant encore. Et si Edzoa et Mebara, ex-Sg Pr au même titre que lui, ne sont pas jugés « très dangereux », c’est bien parce que depuis qu’ils sont incarcérés, personne n’a affiché des velléités d’un déballage forcément dommageable.

Les lettres ouvertes de l’ex-Minatd sont ainsi des pavés régulièrement jetés dans une mare tranquille : celle du pouvoir de Paul Biya qui en maître du jeu politique, essaye d’y faire face. Au sein du Rdpc et principalement dans la région du Nord, Marafa Hamidou Yaya est une grosse pointure, certainement la plus grosse. Influent, on le considère comme l’un des artisans de la victoire de Paul Biya dans le Nord lors des dernières présidentielles. Solid ement imp lanté dans sa région natale , il était évident que son incarcération ferait des remous de taille.

L’empoignade verbale que ma dame Hadja Haoua a eue avec Yaou Aïssatou chef de la délégation du comité central pour le Nord, lors des sé minaires de sensibilisation que le Rdpc a fait organiser dans toutes les régions, est le fait ayant retenu le plus l’attention . Divisés être pro et anti Marafa, surtout dans les régions septentrionales, l’intégrité du parti dans cette région est un sujet préoccupant pour le pouvoir central, qui doit manoeuvrer pour qu’un des membres élus de son bureau politique n’emporte pas avec lui une partie de sa base militante. Le moment est d’autant plus crucial pour l e parti, que le renouvellement des organes de base est annoncé avant la tenue des scrutins municipal et législatif l’année prochaine.

Source : Emergence

 

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