Le 14 octobre, le New York Times a publié un portrait du Belge Paul Van Haver, alias Stromae. Sa musique y est qualifiée d’”enjouée bien que toujours avec une tension plus sombre, une réflexion sur la désillusion et l’agitation qui a supplanté l’assurance d’une génération précédente en Europe”. Le journaliste ajoute: “Il est l’un des rares musiciens contemporains à évoquer si directement la morosité ambiante en Europe, et il le fait avec un éclectisme qui lui a valu les louanges de la critique”.
Côté look, Stromae est décrit comme “vaguement androgyne”. “Avec sa peau beige et ses yeux gris-verts, il pourrait être Arabe, ou Touareg, ou d’un tout autre métissage. Il a le physique non imposant d’un perchiste avec les épaules voûtées et de longs membres de marionnette” commente le journaliste, qui explique qu’il apparaît sur les couvertures des magazines en “dandy fluorescent, avec des nœuds papillon, des polos très colorés et des chaussettes hautes qui mélangent les sensibilités vestimentaires d’un gentleman de la campagne anglaise avec celles de l’underground électronique et celles du bush africain.”
Le New York Times a demandé à JD Beauvallet, rédacteur en chef musique des Inrockuptibles, son analyse du phénomène. Pour lui, Stromae ”porte en lui cette sorte de poids, d’insatisfaction“. Alors que la plupart des groupes pop européens de ces cinq dernières années produisent “de la musique pour oublier“, ce n’est selon lui pas le cas de Stromae, dont la musique “est bien plus complexe que ce que les gens pensent“: “Les contradictions entre l’image de Mr. Van Haver et sa musique produisent une ambiguïté qui trouve un écho en Europe. Personne ne sait jamais sur quel pied danser avec Stromae“.
Source : lesinrocks.com
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