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[PEOPLE] « HAPPY » LE CLIP DE PHARRELL WILLIAMS UN PLAGIAT ?

  • Par 1oo312ksa
  • 5 Années
  • PEOPLE

Scandale en vue. L’incroyable engouement suscité par la sortie du clip « Happy » serait-il illégitime ? C’est (presque) ce que sous-entend Anne Marsen, danseuse et artiste de la série « The Good Wife », avec sa vidéo « Pharrell loves my work », comparant son travail au clip de Pharrell Williams. Peut-on pour autant parler de plagiat ? Réponseavec l’avocat Nicolas Rebbot.

Lorsqu’on regarde le travail de la jeune chorégraphe Anne Marsen, on ne peut s’empêcher de remarquer quelques ressemblances avec le fameux clip de Pharrell Williams, « Happy ».

Et la jeune artiste n’a pas manqué de le faire remarquer en publiant elle-même un montage assez explicite, mettant en parallèle des scènes étonnamment semblables. Pour autant, peut-on parler de « plagiat » ? Je ne crois pas.

Les réalisateurs sont responsables, pas Pharrell

Avant toute chose, arrêtons d’accuser Pharrell Williams, qui n’y peut strictement rien et qui ne pourrait aucunement être mis en cause si une plainte venait à être déposée.

Les personnes qui seraient potentiellement condamnables seraient les producteurs mais surtout les réalisateurs du clip, le collectif français « We are from LA », très populaire aux États-Unis. Il est d’ailleurs très probable que les auteurs du clip de 24 heures de Pharrell Williams aient vu le travail de Anne Marsen avant de réaliser « Happy ». Cela les rend-t-il coupables ? Pas forcément.

Des ressemblances, pas une contrefaçon

En droit français, on ne parle pas de « plagiat » mais de « contrefaçon » et c’est un délit. Pour qu’il y ait contrefaçon, il faut qu’il existe des ressemblances caractérisées entre les deux œuvres, autrement dit que des éléments caractéristiques originaux de la première (le clip d’Anne Marsen) aient été repris dans la seconde (le clip « Happy »). Dans le cas qui nous intéresse, il y a en effet des scènes troublantes, mais l’idée de base n’est pas du tout la même.

Alors que la vidéo d’Anne Marsen est illustrée par de nombreuses musiques, dans « Happy » à l’inverse, c’est le clip qui sert une seule chanson. L’ambiance est très différente et le propos, nettement éloigné.

Le clip de la chanson de Pharrell Williams, d’une longueur exceptionnelle, contient une foule d’univers différents, loin de ceux de la chorégraphe.

En conclusion, l’inspiration est claire, mais diluée. On ne peut donc pas parler de contrefaçon.

Elle ne gagnerait pas grand chose

Si la jeune artiste décidait toutefois de porter plainte et que la contrefaçon était reconnue, il y a fort à parier qu’elle ne gagnera pas grand-chose.

Pour évaluer le dommage subi, le juge français regarde le bénéfice qu’a tiré le contrefacteur et le manque à gagner pour l’auteur de l’œuvre contrefaite. Le juge américain, lui, a une vision plus « punitive » des dommages et intérêts… encore faut-il l’exploitation de l’œuvre jugée contrefaisante ait eu un impact vraiment négatif sur celle de l’œuvre contrefaite.

Dans le cas présent, les scènes concernées représentent quelques secondes sur 24 heures de clip. Alors comment évaluer la valeur marchande de ces quelques scènes ? La tâche est ardue.

D’autant plus que le but premier d’un clip n’est pas de gagner de l’argent, mais de servir d’outil promotionnel, « de carte de visite » à une chanson, à son interprète, tout comme l’est le court-métrage pour un réalisateur. Accuser un clip de contrefaçon est donc rare car peu efficace. Les courts-métrages et clips vidéo ont des impacts économiques trop faibles pour faire l’objet de réparations en justice significatives.

La jeune femme ne s’y est pas trompée : son montage « Pharrell loves my work » suffit finalement à réparer son « préjudice » en lui assurant un petit coup de pub bien venu.

Voir la vidéo montage d’Anne Marsen :

Source : leplus.nouvelobs.com


http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1193007-happy-le-clip-de-pharrell-williams-un-plagiat-on-ne-peut-pas-parler-de-contrefacon.html

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