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LES NIGÉRIANES REPRÉSENTENT 80 % DES PROSTITUÉES EN EUROPE

Le nombre de femmes nigérianes arrivées en Europe au début des années 2000 était estimé à plus de quarante mille. Ce chiffre n’a cessé de croître, selon l’Organisation internationale pour les migrations. En Italie, 80 % des prostituées seraient désormais originaires du Nigeria, tandis qu’en France l’importance de cette filière dépasse celle des réseaux venus de Chine ou d’Europe de l’Est. Elles pratiquent les tarifs les plus bas, à partir de 10 euros la passe. Explique le site Afrique Femme de source cnews.fr.

Le réseau de prostitution nigérian en France est un phénomène massif, qui n’a cessé de se développer ces dernières années. Présentes dans toute l’Europe, c’est des jeunes filles originaires de l’État d’Edo, et en particulier de la ville de Benin City ou des villages des alentours qui sont attirées la plupart du temps par des compatriotes plus âgées. Le plus souvent, c’est des femmes nigérianes, anciennes prostituées devenues maquerelles et chargées de l’exploitation de leurs cadettes sur le continent, qui leur font miroiter une scolarisation, un travail bien payé, parfois même un mariage.

Dans leur grande majorité, les jeunes filles sont issues de milieux très précaires ; elles ont la charge de leur famille ou sont des mères célibataires. D’autres rêvent simplement d’un avenir meilleur à l’étranger, espoir contrarié par l’absence quasi totale de politique migratoire au Nigeria. Selon Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), les réseaux nigérians se déplacent vers la France en provenance d’Italie. La lutte contre les mafias nigérianes engagée par le gouvernement italien a forcé ces réseaux à se déplacer vers le Sud-Est de l’Hexagone.

À Marseille, la part des prostituées nigérianes a nettement augmenté ces dernières années. Selon Michel Martinez, chef de la brigade de répression du proxénétisme (BRP), les filles sont recrutées au pays par une madame, souvent une ancienne prostituée, qui les surveille et les met au travail, tandis que les hommes s’occupent du passage, de la logistique, de récupérer l’argent.

Leur parcours Niger, Libye puis Italie en général dure 2 – 3 mois « pendant lesquels elles sont privées de nourriture, violées, et elles commencent à travailler, car elles n’ont pas d’argent pour payer le voyage ». Le prix de l’exode : 50.000 euros en moyenne, qu’elles doivent rembourser en se prostituant.
Happy, une victime qui a aujourd’hui refait sa vie à Marseille, a laissé deux enfants au Nigeria pour fuir un mari violent. Forcée à se prostituer par ses passeurs pour payer son voyage vers l’Europe, elle finit par fuir l’Italie, où elle était « persécutée par la police, les hommes », elle travers les Alpes, enceinte de 8 mois. « C’était terrible, j’ai dû grimper, sauter, courir avec mon gros ventre, mais j’y suis arrivée et j’ai sauvé mon bébé ». raconte-t-elle à l’AFP.

Pour faire tomber les réseaux, la police compte se faire aider par les associations, qui peuvent convaincre les filles de porter plainte. Une démarche qu’elle qualifie d’extrêmement délicate. Les arrivées de Nigérianes en Europe, représentent maintenant 80 % . « C’est d’autant plus difficile qu’elles ne se sentent pas les victimes de traite humaine », explique Lionel Arsiquaud, éducateur spécialisé de l’Amicale du Nid à Marseille.

« Elles ont peur de tout, c’est des invisibles. Quand elles arrivent en France, elles ont un lourd passif, elles ont été traitées comme du bétail en Libye », ajoute Elisabeth Moiron-Braud, secrétaire générale de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof).

NN

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