MYTHE : LA CORRUPTION NE FAIT PAS DE VICTIME EN AFRIQUE

LE MYTHE QUE LA CORRUPTION N’A PAS DE «VICTIMES»

Dans de nombreux milieux du parti au pouvoir en Afrique, il y avait des croyances erronées selon lesquelles il n’y avait «pas de victimes» de la corruption. Pourtant, la corruption a un impact disproportionné sur les moyens de subsistance des pauvres. La corruption compromet la fourniture de services publics, y compris les logements publics, les soins de santé, l’accès à l’eau et à des installations sanitaires adéquates, ainsi que l’accès à des sources fiables d’électricité. La corruption détourne les ressources financières et autres qui peuvent être utilisées pour le développement en matière de création d’emplois, et la réduction de la pauvreté affaiblit plutôt la capacité de l’État à fournir des services efficaces et sape également la confiance des citoyens ordinaires.

Même la soi-disant «corruption discrète» est dommageable. Ce type de corruption n’implique pas nécessairement des changements de mains, mais implique des facteurs tels que l’absentéisme (au travail des agents publics) ou la manipulation délibérée des règles au profit des prestataires de services de première ligne tels que les enseignants, médecins et autres fonctionnaires. Par exemple, un enfant se voit refuser une éducation adéquate parce que les enseignants n’assistent pas régulièrement aux cours; priver les enfants des compétences nécessaires pour jouer un rôle productif dans l’économie une fois qu’ils atteignent l’âge adulte. Une étude de la Banque mondiale a montré que la corruption «à grande échelle» des hauts dirigeants politiques encourageait ce type de «corruption discrète».

Manque de volonté politique de combattre la corruption
La plupart des partis et dirigeants au pouvoir en Afrique n’ont pas la volonté politique nécessaire pour s’attaquer véritablement à la corruption. Les lacunes législatives en matière de lutte contre la corruption doivent être renforcées et la mise en œuvre des contrôles internes de lutte contre la corruption au sein des États doit être améliorée. Malheureusement, le contrôle, l’application et le respect des règles dans les secteurs publics africains ont souvent été très faibles, créant des possibilités de corruption.

La capacité de lutte contre la corruption des institutions existantes doit également être renforcée. Les Africains ont besoin de structures anti-corruption indépendantes, qui devraient être dirigées par des agences du secteur privé ou de la société civile. Ces agences veilleront à ce que des fonctionnaires corrompus soient amenés à prendre des décisions, tout en forçant les forces de police et les organismes de surveillance publics à suivre les cas de corruption exposés dans les médias et par les dénonciateurs. Néanmoins, ces chiens de garde doivent disposer des ressources nécessaires pour attirer les meilleurs candidats et les rémunérer (et dans certains cas, les protéger) de manière appropriée. De plus, ces institutions doivent être indépendantes du bureau présidentiel ou du service exécutif, comme la police ou le ministère de la justice, et être directement responsables devant le parlement.

Les partis au pouvoir en Afrique doivent punir le mauvais comportement de leurs dirigeants et des membres de leur parti sur les plans juridique, social et politique, et récompenser les bons comportements. Si cela est mis en évidence et abordé publiquement, les gouvernements peuvent commencer à restaurer l’autorité morale et la crédibilité nécessaires pour faire face aux transgressions commises par des citoyens ordinaires. Les dirigeants exemplaires encourageront les citoyens ordinaires (y compris eux-mêmes) à respecter la règle de droit. La société civile devra jouer un rôle en «nommant et en critiquant» les dirigeants qui adoptent des valeurs corrompues tout en encourageant ceux qui se comportent avec intégrité.

Les partis au pouvoir en Afrique doivent se former et apporter un nouveau calibre de leadership à tous les niveaux. En plus d’être compétents et honnêtes, ces candidats doivent fonctionner avec intégrité. Un système de mérite doit être introduit dans les élections internes du parti. Les candidats doivent être jugés sur la base de leur compétence, de leur caractère moral et de leur engagement réel envers le service public. Les nominations fondées sur le mérite à des emplois dans la fonction publique et en politique contribueront de manière significative à réduire le système de recrutement des «amis», qui ne fait que favoriser un environnement de corruption.

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