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« MORTS PAR LA FRANCE » : UNE BD À L’HONNEUR DES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS

« MORTS PAR LA FRANCE » : UNE BD À L’HONNEUR DES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS

En 1944, des soldats africains ont été massacrés dans le camp de Thiaroye, au Sénégal. Depuis une vingtaine d’années, l’historienne Armelle Mabon fait des investigations pour rétablir la vérité sur ce massacre. Sortie mercredi 2 mai, dans l’édition les Arènes, la BD : « Mort par la France » vient retracer l’histoire pour réhabiliter ces tirailleurs tués par l’armée française. Ce livre, coécrit par Pat Perna et Nicolas Otero, est pour eux « le bouquin le plus difficile à réaliser, mais le plus merveilleux aussi ».

Cette bande dessinée enlève toute équivoque sur le combat pour « réhabiliter les tirailleurs tués par l’armée française ». Soixante-quatorze ans après les faits, Pat Perna et Nicolas Otero ont choisi de mettre en lumière à travers cette bande dessinée, une date sombre de l’histoire de la France. Un épisode longtemps occulté. « Je n’en avais jamais entendu parler comme la grande majorité des Français », explique le scénariste Pat Perna. « Alors que quand vous vous rendez au Sénégal et à Dakar en particulier, tout le monde connaît cette histoire. C’est vraiment une plaie béante et qui continue d’empoisonner nos rapports avec de nombreux pays africains ».

Une cynique histoire cachée par la France, car elle met à nue les atrocités commis sur les Africains par les colons qui représentaient la métropole à l’époque. « Alors que la France vit ses derniers mois de guerre, l’armée tricolore vient de commettre l’irréparable. Des militaires français ont tiré sur leurs frères d’armes, des tirailleurs sénégalais, anciens prisonniers de guerre tous justes rapatriés. Le bilan est lourd. Trente-cinq tués, selon les autorités à l’époque », lit-on dès les premières pages de « Morts par la France». « Camp militaire des troupes coloniales, Thiaroye, Sénégal, 1er décembre 1944 ». Des coups de feu éclatent. Des rafales de mitrailleuse déchirent l’air. Les corps tombent. La terre se gorge de sang des tirailleurs, ils réclamaient le paiement de leurs soldes. Le massacre de Thiaroye apparaît ainsi dans toute sa brutalité.

Le scénariste Pat Perna a choisi de placer au cœur de sa bande dessinée le long chemin de croix d’Armelle Mabon. « C’est assez cocasse de se retrouver en personnage de BD », souligne l’historienne. De page en page, le lecteur suit la quête de vérité de cette universitaire tenace. Pour Armelle Mabon, ce crime était prémédité. C’était un massacre camouflé qui n’avait rien d’une bavure. Selon elle, l’armée ne supportant pas les revendications des tirailleurs, a voulu faire un exemple, et a donné l’ordre dès la veille de tirer sur eux. François Hollande fut le seul président français à rendre hommage à ces tirailleurs, même s’il a qualifié le crime de « répression sanglante », il a tout de même réévalué le bilan en évoquant « au moins 70 morts ». Un bilan qui reste toujours insuffisant pour l’historienne qui fait des estimations allant jusqu’à 300 victimes. Pour le prouver, elle a saisi la justice pour avoir accès à toutes les archives concernant Thiaroye. :

« La BD permet de toucher un autre public et de faire que d’un seul coup le grand public s’intéresse à cette question. Ce n’est pas une manière de renier ce qu’a fait la France, ni de dire qu’elle s’est toujours mal comportée. Il s’agit juste de reconnaître que nous avons commis une erreur et qu’il faut la réparer ». Selon Pat Perna qui se sent redevable envers les proches des victimes.

DUNAMIS ADJIGO

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