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MACRON ET LA STRATÉGIE DU SOFT POWER FRANÇAIS EN AFRIQUE

L’Afrique est devenue la pierre angulaire des efforts de Macron pour renforcer l’influence mondiale de la France. En novembre, un voyage de grande envergure en Afrique occidentale visait à redéfinir les relations de la France avec ses anciennes colonies, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, et constituait la première visite officielle d’un président français dans la nation anglophone du Ghana.

Macron a clairement indiqué qu’un engagement français vigoureux sur la scène mondiale serait une priorité de son administration, déclarant sans équivoque que « la France est de retour ».

Dans son tout premier discours annuel aux 170 ambassadeurs de France en août 2018, l’actuel hôte de l’Élysée a réaffirmé son intention de maintenir le continent africain au centre de sa politique étrangère, affirmant sa conviction que « l’avenir du monde se jouera en grande partie en Afrique ». Il a également mis en place un nouveau Conseil présidentiel pour l’Afrique, dont les 11 premiers membres le conseilleront sur les questions africaines et l’aideront à préparer ses visites sur le continent.

Une série d’opérations de charme

Mais jusqu’à présent, Macron semble mettre son argent là où il se trouve. Lors d’un voyage au Sénégal en février, Macron a promis 200 millions d’euros pour le Partenariat mondial pour l’éducation, qui aide à financer des écoliers dans les pays en développement.

Lors du sommet Viva Technology (VivaTech) à Paris du 24 au 26 mai 2018, Macron a annoncé que la Banque française de développement créerait un fonds de 65 millions d’euros destiné à promouvoir les startups numériques en Afrique. Il a arpenté les tribunes du palais des congrès de la Porte de Versailles avec le président rwandais, Paul Kagame, et des selfies avec des entrepreneurs africains. Les séances de photos semblaient parfaitement conçues pour mettre en valeur l’engagement de Macron sur le continent et faire de la France un centre mondial de la technologie.

Le marketing de la francophonie

Pousser pour une reprise de l’usage de la langue française dans le monde entier est devenu une facette supplémentaire de la tentative de Macron d’accroître l’influence des Gaulois. Lors de son voyage au Burkina Faso en novembre, Macron a appelé les jeunes Africains à ne pas rejeter le français en faveur de l’anglais, prédisant que la langue de Molière ferait son retour.

Cette renaissance linguistique est déjà prévue, si Macron a quelque chose à dire à ce sujet. En mars, il a dévoilé une stratégie de promotion de la langue française dans le monde, en particulier en Afrique.

 

Cette stratégie a atteint son point fort avec la nomination au  secrétariat général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le 14 octobre dernier, de l’ancienne ministre des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo dont Emmanuel Macron avait personnellement et activement soutenu la candidature.

Mais les efforts de Macron ont déjà rencontré des résistances, certains affirmant que cette décision a des échos déplaisants du colonialisme.

Échange culturel

Dans un geste de bonne volonté culturelle, Macron s’est engagé à restituer de nombreuses antiquités africaines détenues actuellement – et controversées – par la France. Il a chargé l’historienne de l’art Bénédicte Savoy et l’écrivaine sénégalaise Felwine Sarr d’examiner comment les artefacts africains peuvent être renvoyés dans leur pays d’origine.

« Je souhaite que les conditions soient réunies d’ici cinq ans pour le retour temporaire ou permanent du patrimoine africain en Afrique », a déclaré le président français au Burkina Faso, précisant que de telles œuvres « ne peuvent rester dans les collections privées et les musées européens ».

Ressentiments coloniaux

Macron, 40 ans, a tenté de neutraliser les critiques selon lesquelles la France cherchait à rétablir son emprise sur l’Afrique en affirmant appartenir à une nouvelle génération cherchant des partenariats égaux, et non une domination sur le continent.

« Je fais partie d’une génération qui n’est pas venue pour dire aux Africains quoi faire », a déclaré Macron dans un discours prononcé en novembre devant des étudiants d’université à Ouagadougou, soulignant que sa jeunesse faisait de lui un nouveau type de dirigeant.

Macron n’est pas le premier président français à tenter de rétablir les relations avec l’Afrique. Son prédécesseur, François Hollande, avait déclaré lors d’une visite au Sénégal en 2012 que « la Françafrique est terminée », évoquant les tentatives de longue date des autorités françaises d’influencer les dirigeants et les événements africains même après l’indépendance de la France.

Mais une longue histoire de soutien français aux gouvernements perçus comme corrompus reste un sujet de discorde majeur. Des groupes de la société civile et des ONG ont accusé Paris de complicité d’atteinte aux droits de l’homme et au développement économique dans des pays tels que le Tchad, le Congo-Brazzaville, le Gabon et au-delà, chaque fois que cela sert les intérêts politiques ou commerciaux de la France.

NN

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