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LUMIÈRE SUR LES PRATIQUES SOMBRES DE LA FRANCE EN AFRIQUE (1/2)

Le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio a suscité la controverse en France en suggérant que le pays empêche le développement économique de l’Afrique et contribue ainsi au flux de réfugiés en Europe. Mais dans quelle mesure cette caractérisation de la politique française sur le continent est-elle juste ? Notre rédaction a déjà publié une série d’articles visant à répondre à cette question sur la base d’éléments objectifs et étayés par un rapport qu’un expert américain a récemment publié sur son blog.

Le professeur Douglas Yates vient de présenter en effet un compte-rendu détaillé de l’implication française en Afrique, soulignant qu’il subsiste de nombreux paradoxes dans la manière dont Paris choisit de s’engager avec ses partenaires africains.

M. Yates enseigne les relations internationales à l’American Graduate School à Paris. Il est un expert de la politique africaine et a publié plusieurs ouvrages sur le sujet, notamment ‘’La ruée sur le pétrole africain : oppression, corruption et lutte pour le contrôle des ressources naturelles de l’Afrique’’ (en 2012).

‘’Indépendants’’, mais pas affranchis

Lorsque le président Charles de Gaulle accorda l’indépendance des colonies franco-africaines en 1960, il parvint à les empêcher de rompre automatiquement les liens étroits qui s’étaient noués avec leur ancienne métropole coloniale. Il a considéré l’octroi de leur indépendance comme un prix à payer pour maintenir des liens culturels et économiques étroits, tout en évitant le lourd tribut des guerres d’indépendance.

Cinquante-neuf ans après l’indépendance, les diplômes les plus décisifs sont toujours délivrés par des professeurs français dans des universités françaises qui sont non sans raison subordonnées aux intérêts français en Afrique.

Les Africains francophones continuent d’écouter les informations à la radio française (RFI), de regarder la télévision française (France24, TV5), de lire des journaux français (Le Monde), de publier avec des éditeurs français (Harmattan, Karthala) et de fréquenter des écoles publiques en Afrique où le français est la langue d’origine, la langue principale. À travers le véhicule de l’éducation, l’histoire française, la philosophie française et la littérature française continuent de façonner leur esprit.

Partenariat ou domination ?

En Afrique francophone, une question troublante se pose. Pourquoi les deux grandes fédérations d’Afrique équatoriale française et d’Afrique occidentale française ont-elles été divisées en 13 petits États difficilement viables ? La faiblesse des États nouvellement indépendants de l’Afrique francophone semble, rétrospectivement, avoir été un effort conscient des Français pour préserver leur domination.

Carte représentant les pays de l’Afrique francophone

 

En effet, quel meilleur moyen de perpétuer des relations étroites que de scinder l’empire en plusieurs mini-États dépendants d’une moyenne de quelques millions d’âmes chacun ? Traités individuellement par la France, ces pays faibles et aux prises avec des difficultés financières seraient moins susceptibles d’être aventureux et posséderaient un pouvoir de négociation bien inférieur à celui de deux grandes fédérations plus sûres sur le plan financier.

Le piège des aides financières

L’aide est l’un des mécanismes de coopération utilisés par la France pour perpétuer la dépendance. La France a été et reste l’un des principaux créanciers des États africains francophones, utilisant l’aide comme une carotte et un bâton dans ses relations avec ses anciens États coloniaux. La France est le quatrième donateur mondial d’aide au développement en termes de budget.

L’Afrique subsaharienne est le principal bénéficiaire de l’aide française. Pourtant, l’aide en nature fournie par la France a engendré la dépendance en fournissant des biens et des services essentiels sans fournir le savoir-faire nécessaire pour les produire. Les aides financières sous forme de subventions, de prêts, d’investissements directs et d’aides aux projets ont également favorisé la dépendance.

Il s’agit en grande partie d’une aide liée qui oblige les bénéficiaires africains à acheter des fournitures et des services en français. Lorsque l’aide prend la forme de prêts, elle crée un fardeau de la dette qui fait des débiteurs de véritables États clients du Club de Paris.

N’est-il pas temps pour les dirigeant africains de se réveiller ?

NN

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