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« LIS THÉS RATURES », POUR METTRE EN LUMIÈRE LA LITTÉRATURE AFRO

Dans de précédents articles, l’on évoquait l’absence cruelle de poupées noires dans de grandes enseignes de jouets en France et partout ailleurs. Ou encore ces jeunes enfants qui recherchent presque désespérément des personnages (noirs) de dessins animés auxquels ils pourraient s’identifier, plutôt qu’aux super-héros blancs, toujours valorisés.

De sa France natale, Roxane Yap a fait le même constat. Elle, qui a toujours été fan de littérature, obtient son bac littéraire à 15 ans et demi, avant de poursuivre ses études supérieures en Facultés de Lettres Modernes. « À 16 ans, je me suis retrouvée avec des étudiants beaucoup plus âgés que moi. La plupart travaillaient. En toute honnêteté, je me suis absolument ennuyée à l’université. Alors plutôt que de ‘feignanter’ ou de redoubler, j’ai souhaité entrer dans la vie active », déclare – t – elle. Son souhait s’est bien vite réalisé, puisque malgré son jeune âge, la jeune Roxane va, pendant sept ans multiplier les postes au sein des grandes enseignes.

« Au départ, j’ai commencé par travailler dans la papeterie. Je suis arrivée par la petite porte et j’ai peu à peu construit mon expérience », raconte la jeune femme désormais âgée de 27 ans. Une expérience qui l’a conduit jusqu’à l’écriture de son premier roman. Jusqu’à ce que, lassée des choix d’édition de ses supérieurs, la franco-camerounaise prenne une initiative qui marquera la voie de son avenir. « J’en avais assez de l’absence de littérature afro. Elle était noyée dans la littérature francophone. Il y a clairement un manque alors que la clientèle est beaucoup plus diversifiée que cela. Les afro-descendants ont besoin de découvrir une littérature qui leur ressemble, de la même manière qu’il faut aussi de la littérature asiatique, maghrébine, etc. Jusqu’à ce que, lassée des choix d’édition de ses supérieurs, la franco-camerounaise prenne une initiative qui marquera la voie de son avenir. J’ai invité les auteurs concernés. Et pendant une dédicace, mon collègue de la BD est venu me dire que je faisais du communautarisme. Personne ne dit cela pour les auteurs blancs. C’est devenu invivable. Je me suis dit qu’il était temps de changer. »

Et effectivement, l’heure était arrivée pour Roxane de mettre en place ce qu’elle appelle affectueusement « l’endroit de mes rêves ». C’est donc en mars 2015, que Roxane décide de monter son affaire, pas grand-chose ne l’en empêche, puisqu’elle dispose désormais des compétences essentielles pour le faire. Un an et demi plus tard, le 31 janvier 2017, Lis Thés Ratures voit le jour. Une salle d’exposition, d’espace de coworking et de salon de thé, où la littérature africaine du monde entier se rencontre, du polar à la jeunesse, en passant par la bande dessinée. « J’ai voulu créer l’endroit de mes rêves, celui qui me manquait. C’est un lieu plurithématique où l’on peut venir se détendre, bosser, se réunir. On s’y sent un peu comme à la maison », raconte Roxane, heureuse comme jamais.

Si vous souhaitez vous détendre devant une bonne littérature africaine « comme à la maison », arrêtez-vous à la Lis Thés Ratures, vous ne serez pas déçus !

NegroNews

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