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LIBREVILLE : L’INQUIÉTANTE CROISSANCE DES ORDURES MÉNAGÈRES

Libreville est en passe d’être renommée « ville poubelle ». Et cela est fort dommage ! Bien loin, il est bien loin de nous ce fameux slogan de « Libreville ville propre » de l’ancien maire Paul Mba Abessole, la capitale gabonaise croule sous le poids des ordures ménagères en raison de la grève des éboueurs. Le constat est triste. Des ordures qui ne cessent de s’étendre allant jusqu’à rétrécir trottoirs et chaussées, au grand dam des riverains et des automobilistes.

Libreville n’est pas Niamey, elle n’est non plus Bamako ou Nouakchott (classées parmi les 25 villes, les plus sales du monde selon le magazine Forbes EN 2015), mais le visage que présente la capitale depuis quelque temps est peu reluisant et très inquiétant. Pour cause, un nouveau mouvement d’humeur des employés de l’entreprise « Averda ». Déjà, à l’orée de la CAN 2017 les agents de cette entreprise responsable de la collecte d’ordures ménagères dans Libreville protestaient pour des arriérés de salaire impayés, et des piètres conditions de travail auprès de leur employeur. Cette fois aussi, la ville s’était retrouvée dans un état d’insalubrité comparable à celui d’aujourd’hui.

Dans la majorité des quartiers de Libreville, qu’on soit dans des quartiers huppés ou dans des bidons villes appelés communément ‘’le mapanne’’, les ordures ménagères qui ne sont plus ramassées par « Averda » trônent en maîtres. Visibles dans la plupart des grands carrefours et côtoyant désormais la voie publique, ces tas d’immondices semblent n’inquiéter personne. Faisant ainsi des riverains et les automobilistes les premières victimes collatérales de ce conflit. Pourtant, il est évident que si rien n’est fait dans les plus brefs délais, Libreville pourrait être confronté dans les semaines à venir (on ne le souhaite pas) à une épidémie.

Selon une enquête publiée par nos confrères d’ »RFI », la ville de Libreville produit chaque jour 600 tonnes de déchets. Disons donc un peu plus de 5400 tonnes de déchets abandonnés depuis la grève des agents d’ »Averda ». Ce n’est un secret pour personne, ces déchets ou les ordures ménagères représentent un véritable danger pour l’environnement et pour la santé publique. Pour l’environnement, les déchets sont des risques d’incendies ; les déchets sont souvent facilement inflammables. Ils peuvent s’enflammer par combustion spontanée quand ils sont mis en tas sans précaution, avec production de fumées malodorantes. Par ailleurs, ils peuvent également contribuer à la prolifération des rongeurs et des insectes. Avant fermentation, les déchets constituent la nourriture principale des rats, qui sont des agents directs ou indirects de propagation de graves maladies telles que la peste, la fièvre, etc. Ce qui est un problème pour la santé des populations.

Hormis ces deux facteurs cités ci-dessus, il ne faut pas omettre que les déchets sont aussi des pôles d’attraction pour les mouches et autres insectes qui sont des vecteurs passifs des germes et de virus. Ils peuvent contribuer à l’émanation de certains gaz toxiques tels que le méthane, l’hydrogène sulfureux, etc., des odeurs nauséabondes et de germes qui prolifèrent dans les poussières d’ordures. À côté, des risques que représentent les ordures, il y a encore la pollution des ressources en eau, notamment la contamination des nappes d’eau souterraines et/ou les eaux superficielles lorsqu’ils sont déposés sur des terrains non aménagés.

À ce niveau, des germes pathogènes et des métaux lourds peuvent alors atteindre la nappe phréatique par infiltration du lixiviat, ou les eaux superficielles par écoulement des eaux de pluie souillées. Ce qui bien évidemment entrainera la contamination du milieu marin et des eaux de surface, par le développement direct des déchets. Au regard de tout ce qui précède, il est donc clair que les ordures qui pullulent dans la capitale gabonaise représentent un danger imminent.Or, on constate avec stupéfaction que la menace que représente la prolifération des ordures ménagères dans la ville de Libreville où vivent près de 895 689 âmes semble n’émouvoir personne. Pour les riverains, la solution est simple, y remédier serait tout simplement déplacer ce tas d’ordures vers le bord de mer. Ainsi, tout le monde serait concerné. C’est là ultime moyen pour que les employés d’ »Averda » obtiennent enfin gain de cause. Mais qui se portera garant pour déplacer ce tas d’immondices des quartiers à la principale artère de la ville ? Face à cette situation qui n’est pas sans risque pour les populations, il serait peut-être temps que les pouvoirs publics (autorités municipales) prennent les choses à bras le corps.
NegroNews

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