LES AKHDAMS DU YÉMEN

Les akhdams sont le peuple noir du Yémen venu d’Afrique. Bien évidemment du fait de leur origine et de la couleur de leur peau, ils sont mis sur le bas côté de la société, victime là aussi, comme dans plusieurs contrées de la terre, de negrophobie.

L’expression akhdams signifie serviteur, et à celle-ci les damnés du Yémen préfèrent être appelés Muhamasheen qui signifie « les marginalisés ». Cette franche de la société yéménite est délaissée à elle même, condamnée à assurer les taches le plus avilissantes, à savoir cordonnier, nettoyeurs de latrines. Ils sont viscéralement rejetés par les autres membre de la société et désignés comme étant infréquentables. Un proverbe populaire yéménite dit d’ailleurs « Nettoyez votre assiette si elle a été touchée par un chien. Mais brisez là si elle a été touchée par un Akhdam ».

Leur statut social dévalorisé est un vestige de l’ancienne hiérarchie sociale qui s’est effondrée au moment de la révolution, en 1962. Tandis que les autres classes sociales héréditaires se dissolvaient lentement, les Akhdams ont conservé un statut à part. Ils sont plus d’un million à vivre dans les bidonvilles des principales villes. Ils végètent à la marge de la société, victimes de discriminations qui bafouent les principes de l’Etat du Yémen. L’hostilité à leur égard pourrait venir de mythes populaires prétendants qu’ils descendent d’une armée éthiopienne qui aurait traversé la mer Rouge pour opprimer le Yemen, avant l’ère islamique.

La réalité est qu’il s’agit là d’un autre cas de racisme et de ségrégation, comme c’est par exemple le cas en Mauritanie. Et tout comme dans ce pays (Mauritanie), là également, les autorités étatiques ne reconnaissent pas cet état de fait, sinon timidement. Le gouvernement yéménite a certes occasionnellement construit des logements pour les Akhdams, mais il a fait peu pour leur faciliter l’accès aux soins et a l’éducation. Or la pleine prise de conscience de cette réalité au plus haut niveau de l’Etat pourrait favoriser la mise en place de programmes de discrimination positive réels, comme ce peut-être le cas en Inde pour les DALITS.

NegroNews

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