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KENYA: UNE COLONIE DE FEMMES POUR LUTTER CONTRE LES VIOLENCES ET LES MUTILATIONS

C’est dans le village de Mopukori, plaine aride ou se mêlent femmes et animaux sauvages,qu’il y a une vingtaines d’années des femmes ont décidé d’y élire domicile.

A plus de 300 kilomètres de la capitale Nairobi, 26 Femmes kényanes ont décidé de fuir le destin que leur réservait leur sexe féminin.

« Nous sommes très heureuses de vivre ici parce que nous sommes libres. Personne n’est là pour nous imposer des restrictions, nous avons le pouvoir »,

a confié Nepi Lelegweny la doyenne du village, de 42 ans au journal Le monde.

Ces femmes, heureuses de ne pas se mélanger aux hommes sont venues fuir l’excision mais également le mariage arrangé et surtout le manque d’éducation notamment du au fait que les filles Samburu (la tribu qu’ils ont quitté) quittent l’école très tôt. Le manque de considération et la réduction au simple rôle de mère.

C’est un destin que les femmes de Mopukori ont décidé d’éviter. La cité grandit de plus en plus et de nombreuses femmes rejoignent le mouvement.

Jernesa Lekiloi est la dernière arrivée. Il y a quatre mois, cette mère âgée de 28 ans  a quitté son mari, son foyer et son village, à plus de 40 kilomètres de là.

« Nous sommes venus à pied, moi et mes cinq enfants. Cela a pris deux semaines car il fallait porter les plus petits, faire des haltes », raconte cette femme au visage enfantin souligné par une épaisse rangée de colliers de perles. « J’étais mariée à un homme très violent, qui buvait beaucoup. Nous avons eu jusqu’à 300 chèvres, mais il a tout vendu pour acheter de l’alcool. Je ne veux surtout pas qu’il revienne, il me battrait encore. »

Malgré tout, les hommes ne sont pas proscrits du village. En effet, une dizaine d’hommes qui sont principalement des fils de femmes de Mokupori y habitent. De plus, Les pères sont autorisés à venir voir leurs enfants, les « petits amis » à rendre visite, parfois à rester dormir. La règle est stricte : seules les femmes décident qui a droit de cité.
La présence d’homme leur sert également a assurer leur sécurité.

Mopukori vit, comme n’importe quel village samburu, de l’élevage du bétail (même si le troupeau s’est réduit à quatre chèvres depuis la rude sécheresse de l’année dernière) et de la culture de petites parcelles arrachées à la plaine sèche et sablonneuse. Les femmes vendent aussi leurs colliers de perles aux touristes qui sillonnent les parcs naturels alentour, et qui laissent au passage quelques dons. Chaque shilling économisé permet de lancer une petite activité, de revente ou de confection, pour rapporter un peu plus d’argent.

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