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JAY-Z FAIT UN DOCUMENTAIRE SUR KALIEF BROWDER, VICTIME DU SYSTÈME JUDICIAIRE

Le 6 juin 2015, Kalief Browder s’est donné la mort, alors qu’il était à peine âgé de 22 ans et qu’il avait la vie devant lui. La raison ? Un passage injuste par la case prison dont le jeune homme n’a jamais pu se remettre. Une histoire comme on en rencontre tant aux États-Unis dans la communauté noire. Une histoire qui pourtant a émue aux larmes presque Jay-Z, qui a décidé de la raconter au travers d’un documentaire.

Pour ce documentaire, Jay-Z s’est associé ‎au producteur hollywoodien Harvey Weinstein. ‎Ensemble, ils mettront sur pied une série documentaire de 6 épisodes retraçant le parcours, trop fréquent dans les geôles américaines, du jeune homme. C’est la gorge noué, la voix lourde, balbutiant que le rappeur s’est exprimé à ce propos, sans doute meurtri également par la présence de la mère de Kalief à ses côtés, ‎« C’est difficile pour moi de trouver les mots. C’est tellement inhumain ». L’émotion passée, l’artiste s’est montré beaucoup plus grave, beaucoup plus politique, affirmant « Nous sommes la société, nous pouvons tout changer. Nos voix sont plus fortes que jamais. Si tout le monde dans cette pièce se dit ‘Je ne suis pas d’accord avec ce qui arrive à un jeune de 16 ans’, alors ça n’arrivera plus. C’est aussi simple que ça ».

‎L’histoire de Kalief est la suivante. Un soir de mai 2010, le jeune homme âgé de 16 ans rentre de soirée avec un pote. Il se fait interpeller par la police, un homme aurait été dépouillé de son sac par deux jeunes garçons. Là, commence l’injustice et elle ne s’arrêtera jamais. Les jeunes hommes n’ont aucun élément les rattachant au forfait commis sur le plaignant, mais ils sont tout de même embarqués. Dans les locaux de la section mineure, la présumée victime change sa version et dit reconnaître les deux jeunes hommes, mais pour un braquage survenu, désormais, deux jours plus tôt. Aucun membre de la police ne remet en cause cette version. Le jeune homme est présenté au juge quelques heures plus tard.

Il lui est présenté aura deux options, plaider coupable et avoir une peine amoindrie ou attendre le procès. Sûr de son inculpabilité, il choisira la deuxième option. Le juge fixera alors la caution de libération à 3000 puis 10000 dollars, la mère du jeune garçon incapable de régler la somme, va voir impuissante, son fils être incarcéré.

A Rikers Island, une prison réputée violente, le jeune homme va vivre des moments terribles. Kalief n’est pas du genre à se laisser faire. En raison de son insoumission, il se fait régulièrement tabasser par des détenus, organisés en gangs et par les gardes pénitentiaires qui usent de violence sans hésiter.
De l’autre côté, la justice est lente, l’avocat commis d’office ne semble pas très intéressé. Il n’a même jamais pris la peine d’effectuer le déplacement afin de rencontrer celui dont il défend les intérêts.
Juin 2012, après deux années d’incarcération, on propose un aménagement de peine, en échange de plaider coupable. Là encore, fort de son inculpabilité, Kalief se veut catégorique et refuse. Un an plus tard, en juin 2013, après plus de 31 auditions, il est innocenté par la nouvelle juge, Patricia Di Mango.

Mais trop tard, le jeune homme est marqué de façon indélébile par cette privation de liberté injustifiée. Il ira sur le plateau du Hoff Post durant un talkshow, conté son histoire à sa sortie de prison. Mais personne ne se doute que dans sa tête, plus rien ne va. Il porte les séquelles d’une expérience horrible, il est en proie à la paranoïa. ‎Des tentatives de suicide, il en fera plusieurs et finalement en 2015, le 6 juin, ‎deux ans après sa libération, sa mère le retrouve pendu dans le jardin de la maison familiale.

Une histoire si triste, mais qui n’a finalement rien de spéciale en soi. Dans un pays où la justice fonctionne à deux vitesses, les noirs sont les grandes victimes de ce qui très souvent s’apparente à une parodie judiciaire ou une justice au faciès. ‎

La diffusion du documentaire est prévue pour le mois de mars sur la chaîne Spike TV.

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