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[INSPIRATION] JESSE CARLTON NDONGO, LA DALE CARNEGIE AFRICAIN

 

« Nous sommes tous une pièce de puzzle au Cameroun. Et dans un puzzle, aucune pièce n’est inutile », lance Jesse Carlton Ndongo lors d’une rencontre avec des élèves, étudiants et jeunes entrepreneurs. « Ne laissez pas le trajet déterminer votre destination, poursuit-il de sa voix grave, en regardant les jeunes suspendus à ses lèvres. Si tu veux être mécanicien commence par proposer tes services en tant que laveur de voitures car, la chance n’arrive que quand l’opportunité rencontre la préparation. »
Âgé de seulement 23 ans, Jesse Carlton est ce que l’on appelle un « motivateur », un développeur personnel, mieux, un catalyseur de talents : un Dale Carnegie – pionnier américain dans les méthodes de développement personnel- en version africaine. Dans un Cameroun miné par le chômage (13 % sur une population de 23 millions d’habitants, selon des sources gouvernementales), il s’agit d’une nouveauté.

« La passion, la mission, la vision »

En décembre 2013, après ses études couronnées d’un master en Business Management à la Midrand Graduate Institute (MGI), en Afrique du Sud, Jesse Carlton Ndongo peut aisément trouver un emploi. Mais il décide de retourner au Cameroun aider les jeunes de son pays. Il crée son entreprise, la CT Consulting. Son but ? « Aider les jeunes à trouver une passion et leur permettre de la transformer en réussite, afin qu’ils deviennent des entrepreneurs. » Jesse veut pousser ses compatriotes à remplacer la fameuse phrase de découragement et de dépit très souvent entendue dans les quartiers, « on va faire comment ? » par cette devise personnelle : « la passion, la mission et la vision ».
« Les jeunes veulent qu’on leur donne du travail, comme si on l’avait déposé quelque part. Ils ont le complexe de l’intelligence. Le jeune doit offrir ses services pas l’inverse », explique celui qui parcourt les universités et grandes écoles du pays afin d’expliquer sa vision et sa méthode. Mais il conseille aussi artistes, entrepreneurs et jeunes personnalités politiques.
Peu inquiet des faibles honoraires qu’il perçoit lors de ses conférences (entre 10 000 et 35 000 francs CFA de l’heure, soit entre 15 et 35 euros), l’ancien pensionnaire du St Joseph College, une prestigieuse institution du sud-ouest du Cameroun, estime que « le problème, ce n’est pas ce qui manque dans nos poches, mais dans nos têtes ».
Parmi les 1 500 jeunes que Jesse déclare avec fierté avoir déjà « coaché », certains se sont démarqués. C’est le cas de Norbert Mbua, aujourd’hui patron d’une entreprise de conseils en marketing à des sociétés étrangères qui souhaitent investir au Cameroun. « J’ai connu Jesse en 2014. J’avais encore seulement deux clients et je gagnais un million de francs CFA [1 500 euros] à l’époque. Grâce à Jesse, j’ai cinq clients et mon chiffre d’affaires est de 5 millions de francs par mois. D’ici juin 2015, j’aurai dix clients dans mon portefeuille », confie le jeune entrepreneur, la voix pleine de reconnaissance.
« Cesser de jouer les victimes »
Avant sa rencontre avec le coach, Norbert travaillait n’importe comment : « J’envoyais 10 mails pour jour, se souvient-il. Jesse m’a conseillé d’en envoyer 100 pour maximiser mes chances avec de potentiels clients. »
« Ce garçon vous transporte avec ses paroles. Il demande de cesser de jouer les victimes, il rappelle qu’on ne peut récolter un bon fruit qu’après avoir planté une bonne semence », lance sur un ton admiratif, un jeune cadre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RPDC), le parti au pouvoir.
Lorsqu’un futur entrepreneur, venu lui rendre visite dans ses bureaux à Douala, la capitale économique du Cameroun, lui demande son secret, Jesse Carlton, passionné de basket et aîné d’une fratrie de quatre enfants, lance dans un éclat de rires : « mon astuce ? Je parle, j’écoute et j’agis ». Un peu comme ceux qu’il présente comme ses modèles : Um Nyobe, le leader de la lutte pour l’indépendance du Cameroun ; Thomas Sankara ou encore Steve Jobs.
En plus de ses activités de coaching, Jesse Carlton s’est aussi lancé dans l’humanitaire avec l’association Smile charity, présente au Gabon, en Afrique du Sud, au Zimbabwe et au Cameroun. Une manière de redonner du sourire aux orphelins d’Afrique. « Je veux aider plus d’orphelins et former plus de jeunes entrepreneurs. Je veux réaliser l’impossible », affirme cet hyperoptimiste.
Source : http://www.lemonde.fr/…/jesse-cartlon-ndongo-le-dale-carneg…

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