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[INSPIRATION] ET SI LES MEILLEURES START-UP DU MONDE ÉTAIENT AFRICAINES ?

Et si les meilleures start-up du monde étaient africaines ? Seedstars World, une compétition internationale de start-up réunissant 36 pays, a rendu son verdict le 4 février à Genève. Excellente nouvelle pour la scène tech africaine : elle rafle deux prix sur les trois en jeu ! Voici les candidats africains de cette compétition.

Green Energy (Nigeria) : du carburant avec des déchets

Le pari de Green Energy est de loin le plus audacieux : créer un carburant « propre » à partir de déchets. La start-up nigériane, prix de l’innovation à la compétition Seedstars, a réussi à mettre au point un processus chimique à partir de plastique et de pneus qui permette de produire des carburants essence, diesel et kérosène. « La production quotidienne des déchets plastiques dans des villes comme Lagos ou Abuja serait suffisante pour produire environ 1 million de litres de notre pétrole », annonce Choji Bare, son fondateur.

Plus de dix ans de recherches ont été nécessaires pour aboutir à une essence répondant aux standards de qualité européens. Le processus vient d’être breveté au niveau international. Pour Choji Bare, « nous devons viser zéro pollution, et une empreinte carbone nulle. » Green Energy doit trouver de nouveaux financements pour accroître ses capacités de production, et d’atteindre une première taille pour de la commercialisation, soit environ 90 000 litres par jour.

Lire aussi : Et si les meilleures start-up du monde étaient… africaines ?

OkHi (Kenya) : une adresse pour tous

Des centaines de millions de personnes dans le monde n’ont pas d’adresse permanente. Ce qui rend, par exemple, difficile de se faire livrer une commande ou de demander un prêt à une banque. « C’est un service essentiel de disposer d’une adresse », annonce Timbo Drayson, le fondateur, un transfuge de Google.

OkHi, prix du public à la compétition Seedstars, est une application pour smartphone qui permet d’identifier, de manière simple, la localisation d’une personne. L’adresse OkHi est composée de coordonnées GPS et d’une photo de l’entrée de sa maison. En moins de 30 secondes, il est possible de créer son adresse, et de l’envoyer via SMS ou WhatsApp à une entreprise ou une personne qui est à votre recherche.

MyVLE (Maroc) : l’accès à l’éducation

MyVLE (My Virtual Learning Environment) est une plate-forme virtuelle pour gérer et animer des cours en ligne. La start-up vise les petites écoles des pays émergents, aux capacités financières et techniques souvent réduites. Une simple connexion à Internet suffit, les données sont stockées via le cloud. « Internet n’est pas disponible en tout temps dans certains pays. Il est possible de créer le contenu sur la plate-forme hors connexion, et dès qu’une connexion se fait, il est automatiquement mis en ligne », précise Zakaria Mahboubi, cofondateur.

Aucune installation de logiciel n’est requise, ni d’achat de matériel supplémentaire. Les élèves tout comme les professeurs peuvent partager des documents, du simple quizz à la vidéo en passant par des corrections de rédactions. MyVLE se finance via un système d’abonnement, 9 dollars par an et par école. Mais les créateurs insistent sur le fait que la création des comptes pour les élèves et les professeurs reste gratuite. Le système va rémunérer les professeurs, à la hauteur de leurs contributions, pour les inciter à créer du contenu.

Somtou (Sénégal) : un logiciel pour le petit business

L’économie informelle dans les régions subsahariennes représente jusqu’à 70 % du PIB, et couvre 8 emplois sur 10. Une grande majorité de ces travailleurs est également illettrée. Comment les aider à gérer plus efficacement leurs petits commerces ? Somtou propose à la fois un logiciel simple et des accessoires connectés tels qu’une console, un petit lecteur de code-barres et une petite balance, adaptés à ces besoins particuliers. « Dans ces petites échoppes, on peut vendre du chocolat ou de la moutarde en comptant par cuillère. Comment peut-on gérer son stock ? Ou vérifier qu’il n’y a pas de perte ? », souligne Ted Boulou, son fondateur.

L’équipe a pris une année pour peaufiner le développement du matériel : de nombreuses heures sur le terrain à comprendre les habitudes de ces vendeurs, photographier chaque bien vendu, pour cerner parfaitement les contraintes et dégager de nouvelles solutions. « La clé, c’est un matériel très simple, et robuste », précise Ted Boulou. Le prototype est en phase de finalisation, prêt à démarrer bientôt sa commercialisation.

Beam (Kenya) : réduire le coût les transferts financiers

À l’heure actuelle, sur les quelque 60 milliards de dollars envoyés sur le continent africain par les migrants, plus de 7 correspondent aux frais de transferts. « Cela devient impossible pour quelqu’un d’envoyer une petite somme, c’est trop cher, argumente Nikunj Handa, son fondateur. Beam veut devenir la solution la plus rapide et la moins chère pour envoyer de l’argent au Ghana. Pour faire baisser les coûts, elle utilise les Bitcoins. Le client convertit son montant initial en Bitcoins, passe après par le service mobile de Beam qui se chargera de le transférer et convertir en cédis ghanéens sur le mobile du destinataire. La commission n’est que de 3 %, contre 12 % avec les systèmes classiques.

Mais comment gérer la volatilité du Bitcoin ? « La transaction se réalise dans les dix minutes, le laps de temps est trop faible pour que la variation de son cours impacte réellement », répond Nikunj Handa. Beam collabore également avec des brokers de Bitcoins britanniques, pour garantir une conversion initiale à un taux favorable. « Évidemment, le plus gros challenge reste de convaincre les gens à passer par le système des Bitcoins. Pour capter plus de personnes, nous allons ouvrir prochainement les transactions via les cartes de crédits comme MasterCard ».

Lumkani (Afrique du Sud) : prévenir les incendies

Le risque d’incendie est l’un des fléaux que connaissent les townships. Le 1er janvier 2013, trois grands incendies se sont déclarés le même jour à Khayelitsha, la plus grande township noire du Cap, détruisant plus de 800 habitations, tuant 5 personnes et mettant à la rue plusieurs milliers de personnes. Le projet de David Gluckman, fondateur de Lumkani est né au lendemain de cet accident.

Lumkani est un détecteur de chaleur, de la taille d’une boîte de cigarettes, qui envoie par radiofréquence une alerte aux autres boîtiers environnants. Et ce sur jusqu’à 100 mètres, pour créer une réaction en chaîne rapide de la communauté. Produit entièrement à Cape Town, le petit système coûte 10 dollars environ. Depuis octobre 2014, environ 850 boîtiers ont été installés pour faire des tests. Moins d’une semaine après, les appareils ont pu détecter leur premier incendie. « Nos principaux canaux de distribution sont les agences gouvernementales et les ONG », précise David Gluckman. L’Inde, le Ghana ainsi que le Chili se seraient montrés intéressés et prêts à implanter le système dans plusieurs de leurs villes.

Remit (Ouganda) : transferts d’argent par téléphone mobile

À l’instar de la start-up ghanéenne Beam, Remit propose une solution pour transférer l’argent de l’étranger vers l’Uganda, mais cette fois via le téléphone mobile. Pour Stone Atwine, le fondateur, « une grande partie des rémittences internationales ne passe pas par le mobile. Pour récupérer l’argent, les personnes doivent se rendre physiquement dans un lieu. Et dans certains cas, cela peut se révéler compliqué : il faut prendre un bus, aller dans un village situé à plusieurs kilomètres, et trouver l’endroit exact pour retirer cet argent. Et imaginez si cette personne est une grand-mère ».

La solution existait déjà pour des transferts à l’intérieur du Ghana, mais Remit est la première à offrir ce service depuis l’étranger. « Le mobile est au fond la banque la plus sûre pour nous. On y a accès en permanence, où que l’on soit. De plus, ce support nous permet de baisser nos coûts autour de 7 % par transaction ». En un peu plus d’une année, 130 000 clients sont passés par le système. Remit souhaite désormais s’étendre aux paiements des factures depuis l’étranger, notamment celles des assurances ou encore de la redevance télé. Mais aussi développer des partenariats avec des groupes étrangers, notamment américains.

TorQue (Rwanda) : gérer les canaux de distribution

TorQue n’a pas pu présenter et défendre son projet le 4 février à Genève, en raison du rejet de sa demande de visa.

La start-up développe un logiciel de gestion des canaux de distribution adapté aux besoins des grossistes du continent Africain. Les logiciels ainsi que les infrastructures sont actuellement inadaptés pour suivre les transactions, notamment dans des entrepôts situés à plusieurs centaines de kilomètres. Il devient alors difficile de gérer avec précision et de générer des rapports, indispensables pour prendre des décisions efficaces et cohérentes sur le long terme. Le logiciel TorQue, stocké sur le Cloud, permet de générer des rapports quotidiens de ventes ou de niveaux de stocks, et d’envoyer automatiquement des notifications aux responsables.

Source : http://www.lemonde.fr/afrique:lma/article/2015/02/09/startups-africaines-des-initiatives-tres-variees_4573012_3212.html#ADXTJ5oXxROukS6e.99

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