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INDE : DES RÉFUGIÉS CONGOLAIS DANS UNE IMPASSE ADMINISRATIVE

Septembre 2012, le colonel colonel Tshibangu fait fureur dans la région du Kasaï, en RDC, Narcisse alors d’école se rend dans cette zone et se fait arrêter par l’armée, sous prétexte d’être un rebelle. Avec quatre autres victimes, ils seront torturés,ses compagnons de cellule seront même abattus. « Quand mon tour est arrivé, j’ai commencé à pleurer dans la langue swahili, raconte Narcisse. Une des personnes qui se trouvait là a compris que, comme je parlais le swahili, j’étais peut-être son frère. Elle m’a donc aidé à m’enfuir.», raconte- t-il. Empêché de regagner son domicile saccagé et désormais surveillé, Narcisse s’enfuit en Inde avec le passeport d’un concitoyen qui étudie dans ce pays asiatique. À New Delhi, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) lui accorde le statut de réfugié censé le protéger.

Jacques, 37 ans, d’origine congolaise également est arrivé en Inde en 2008. il a lui aussi obtenu le statut de réfugié délivré par le HCR. Il pensait obtenir un visa au bout de deux ans sur le sol indien, mais quatre ans plus tard, toujours rien. Jacques a d’ailleurs manqué de se faire arrêter par le ministère de l’intérieur. Il a vu des opportunités de travail lui glisser des mains. En effet, Jacques a été sélectionné pour un travail chez Google, qui n’a finalement pu l’engager faute de papiers en règle. Il a connu l’amour mais ne peu se marier « car si je me présente à la cour pour enregistrer notre mariage, on m’arrête, affirme t-il. Aujourd’hui, le regard perdu dans l’horizon brumeux de l’hiver à New Delhi, Jacques s’émeut : « Je suis arrivé à 30 ans. J’en ai maintenant 37, et je me retrouve à quémander pour survivre. Où est passée ma vie ? ».

Deux situations qui résument assez bien le quotidien des réfugiés africains en Inde. Ce pays pourtant si grand qui a déjà accueilli par le passé des millions de réfugiés, est réticent à offrir à ses immigrés un statut qu’il qualifie de « trop hospitalier », de peur de devenir une terre d’accueil pour les pays alentours subissant des catastrophes naturelles. De fait, l’Inde est l’un des seuls et surtout le plus grand pays du monde à ne pas avoir signé la convention et le protocole sur la protection des réfugiés. Cela veut dire que le Haut Commissariat aux réfugiés, qui est chargé de défendre ces derniers, n’a pas d’autorité légale dans ce pays asiatique, comme le rappelle RFI. Le statut de réfugié n’offre donc qu’une protection théoriques aux migrants, même si New Delhi respecte le principe de non-refoulement des réfugiés, à la base du droit international.

Ce qui désole particulièrement un député national indien, Shashi Tharoor. Ce dernier a rédigé en 2015 une proposition de loi qui mettrait en place une Commission en charge de créer un statut uniforme de réfugié et de demandeur d’asile, afin que ces derniers puissent travailler, recevoir des soins et d’envoyer leurs enfants gratuitement à l’école primaire. « J’ai soulevé cette question au Parlement et avec le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et ils n’ont rien contre mon texte, mais ils ne veulent pas le soutenir (…) Est-ce qu’ils ne veulent pas lier leurs mains ?, se demande-t-il. Va-t-on donc décider de la situation de chaque groupe selon les exigences politiques du moment ? », confie-t-il à RFI.

Une situation administrative misérable qui touche presqu’essentiellement les africains en sol indien. Car beaucoup de réfugiés régionaux, tels que les Afghans et les Rohingyas de Birmanie, en plus des Tibétains et Tamouls, reçoivent ce fameux visa à long terme qui leur permet de travailler et de sortir du pays. Pourtant l’avocat Fazal Abadi affirme que le ministère de l’Intérieur a émis en 2014 une note interne et confidentielle qui étendrait ce droit à d’autres réfugiés reconnus par le HCR, même si son application reste très peu visible. Face à ce bégaiement politique, Shashi Tharoor s’indigne : « nous avons déjà attiré des millions de personnes dans le passé. Pendant la guerre civile au Népal, 7 millions de Népalais sont venus »
NegroNews

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