GÉOPOLITIQUE : L’AFRIQUE, LA NOUVELLE ARÈNE !

Nous ne sommes plus aux temps des grandes explorations occidentales aux bout desquelles s’est effectué le partage entre puissances impérialistes des parcelles de terre du continent noire, mais les passions et l’intérêt que suscite l’Afrique dans les plans des États développés ne sont pas moins importants aujourd’hui. En témoigne l’actuel bras de fer entre Pekin et Washington.
Le continent africain est le terrain d’une guerre d’influence sans précédent entre les grandes puissances : Chine, Etats-Unis, Russie, mais aussi Japon, Inde et Turquie… Ces pays ont remis le cap sur l’Afrique avec un objectif : tisser de nouveaux réseaux d’influence et contrer la montée en puissance de leurs ennemis. 
Approuvée récemment par le président américain, Donald Trump, la nouvelle politique américaine vise d’abord à contrer la présence chinoise et russe sur le continent Opposé farouchement aux ambitions de Pékin, l’actuel hôte de la Maison Blanche a toujours appuyé là où cela fait mal aux intérêts chinois. Il avait même prôné il y a dix ans l’indépendance de Taïwan et l’ouverture d’une base américaine sur l’île. Aujourd’hui, il s’attaque à la Chinafrique et veut contrer ce qu’il appelle ses « pratiques prédatrices ». Mais regagner la confiance des pays africains ne sera pas forcément facile pour une administration encore marquée par les déclarations d’un Donald Trump qui parlait il y a tout juste un an au sujet de l’Afrique de « pays de merde ».
 
Une telle volte-face en moins de douze mois laisse forcément sceptique d’autant que la stratégie américaine ne semble construite que pour mettre Pékin en échec. En effet, Washington s’inquiète surtout de la capacité chinoise de saisir les infrastructures qu’elle a financées et construites en cas de défaut de paiement des Etats. Les rumeurs autour d’une possible saisie d’infrastructures stratégiques à Djibouti ou au Kenya sont légion, mais aucune n’est confirmée.
 
Pour l’Afrique, cela promet l’arrivée de nouveaux acteurs et espérons-le des partenariats avec des entreprises locales, de l’emploi et une nouvelle marche vers l’industrialisation du continent. Mais on peut aussi redouter que les Etats-Unis jettent de l’huile sur le feu en tentant systématiquement de contrer les investissements chinois dans des zones jugées stratégiques comme à Djibouti, en Zambie ou au Kenya et tenter de ramener ces pays dans leur zone d’influence.
 
L’Afrique s’affirme en 2019 comme l’échiquier d’une guerre froide où les deux plus grandes économies de la planète avancent leurs pièces. Reste à en tirer des bénéfices. Mais pour cela, le continent devra tirer des leçons des tristes expériences passées afin de développer une stratégie beaucoup plus collective et claire.

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