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FRAPPÉE ET INSULTÉE PAR LA POLICE : « MON SEUL TORT, C’EST QUE JE SUIS NOIRE »

Même si elle affiche toute la volonté de retrouver une vie normale, Marie-Reine continue de faire « des cauchemars éveillés » dans son nouvel emploi. Traumatisée, victime de sa couleur de peau dans un pays où l’égalité de race est prônée, la jeune femme originaire du Burkina Faso et âgée aujourd’hui de 38 ans a surtout soif de justice. Une justice qui viendra panser les plaies ouvertes dans son âmes depuis bientôt un an et demi.

Tout bascule pour la jeune Française d’origine Africaine vivant à Agen, dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2016, alors de retour d’un dîner chez un ami. Au volant de sa Renault Mégane, elle est brutalement stoppée par des personnes roulant dans une voiture de couleur noir, des personnes qu’elle ne soupçonne pas être des agents de police et qui pourtant sont en civile. Une femme du groupe lui lance d’ailleurs « salope, sale race, tu vas voir ce qui va t’arriver ». « La dame me tire par le manteau hors de mon véhicule, je lui demande qui elle est, je la supplie de ne pas me faire de mal, je suis une mère de famille, j’ai trois enfants, dont deux petits, qui m’attendent, elle me traite encore de sale race ». Confuse et se demandant ce qui lui arrive, elle croit avoir affaire à bandits qui veulent simplement la violer ou l’enlever. Marie-Reine est plaquée au sol, rouée de coups et mise presque nue. Ensuite débarque une voiture de police avec des agents cette fois en tenue, qui vont menotter la jeune femme et la conduire au commissariat où elle subira d’autres humiliations et sera gardée à vue. Malgré ses pleurs, aucun agent de police ne daignera lui prêter une oreille attentive « ils ne m’ont pas demandé mes papiers, je n’ai jamais fait de mal à personne, moi ! » ni lui donner une quelconque explication.

Le lendemain de cette agression, la jeune Française est relâchée par une femme officier de police judiciaire, certainement à cause de son état. Marie-Reine a repris sa Renault Mégane garée dans la cour du commissariat, avec sa robe déchirée, ses chaussures déchirées, son visage tuméfié, son dos griffé, ses genoux, ses coudes, en sang. Rentrée chez elle où l’attendaient ses enfants et leur père, ce dernier la conduira à la clinique Esquirol-Sainte-Hilaire où lui sera délivré un certificat constatant des « ecchymoses multiples, des dermabrasions aux genoux, aux épaules, aux coudes, aux mains, aux joues », concluant à une ITT.

Aujourd’hui à la recherche de la justice après des passages par la gendarmerie et une plainte déposée auprès du procureur de la République, elle n’a toujours pas eu gain de cause, malgré le lot de preuves et les multiples relances faites. « J’ai du mal à guérir, je suis persuadée que seule la justice pourra me le permettre, écrit-elle. […] Je ne suis ni criminelle, ni assassin, ni prostituée, et je n’ai jamais eu de souci avec la justice, ni qui que ce soit […] J’ai été suivie, tabassée, insultée juste parce que je suis noire ». Marie-Reine retrouvera-t-elle la paix du cœur ? Saura t-elle un jour pourquoi elle fut si brutalement interpellée par des policiers aux méthodes barbares cette nuit du 30 Avril ? Autant de questions auxquelles nous n’avons réponse, mais il y a lieu de garder espoir.

NegroNews

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